La confirmation ?

Blue Omega Entertainment ne s’est à vrai dire jamais illustré dans le monde des jeux vidéo. Est-ce pourtant un mauvais signe ? Loin de là, CD Projekt a lui aussi connu des difficultés à ses débuts mais il a bien fini par percer dans ce monde et nous gratifier d’un excellent The Witcher. Damnation a aussi connu de nombreux rebondissements, lui qui à l’origine devait être un mod de Unreal Tournament 2004.

Son côté acrobatique a indéniablement séduit Codemasters à la recherche constante de nouvelles licences. Le problème, c’est que la firme anglaise n’a pas voulu aller plus loin en améliorant de fond en comble le jeu et s’est contenté de timides apports. Damnation embrasse le genre Steampunk, il tente donc de marier l’ère de la vapeur à de la science fiction.

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L’ensemble se déroule à une époque proche de la guerre civile, à une époque dangereusement dominée par un ancien industriel du nom de Prescott. Ce dernier a profité des dissensions entre deux factions que sont l’Union et la Confédération pour se remplir les poches et préparer son avènement.  Désormais au sommet, Prescott ambitionne d’anéantir les dernières poches de résistance lui faisant barrage et l’empêchant ainsi de dominer le monde.

Hamilton Rourke fait partie de ces quelques rebelles combattant pour sauver la planète de cet ignoble individu. En parallèle, notre héros tentera de retrouver sa bien-aimée disparue depuis l’avènement de la guerre. Malheureusement, les choses ne feront que s’empirer au grand dam d’Hamilton et du joueur qui pourra deviner le scénario bien à l’avance.

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Conceptuellement, le jeu se résume véritablement en deux actions, bouger et tuer. Les mouvements se font très simplement et invoquent des acrobaties dignes d’un Prince of Persia, sans la fluidité d’exécution. Il faudra gravir des bâtiments, se balancer sur des cordes, s’agripper à des échelles ou encore piloter des deux-roues dignes d’une moto-crotte.

Ces acrobaties sont indispensables pour progresser, les niveaux ont été conçus de telle sorte à exploiter les doubles sauts, plongeons et autres tractions. Il existe plusieurs manières d’arriver à un même point et il faut sur ce point saluer le travail des développeurs. En revanche, les points de repères sont quasi-inexistants, le joueur doit s’orienter seul pour atteindre un objectif qui lui a été désigné à l’avance.

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Des imprécisions mortelles

Au départ, la tâche n’est pas évidente mais après une bonne heure de jeu ces phases de transit ne poseront pas de problèmes particuliers à un joueur expérimenté. Le joueur occasionnel lui souffrira de l’absence d’un quelconque système de guidage. Les alliés ouvrent parfois la voie, mais la plupart du temps il faudra agir comme un leader ou tout du moins faire semblant.

Le concept comporte aussi des phases de pilotage excessivement mollassonnes et peu entraînantes. Ces phases servent uniquement à relier deux endroits et expliquer les changements géographiques. Cela n’a rien de passionnant que de piloter une moto au comportement robotique et défiant les lois de la mécanique moderne.

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Quelques difficultés viendront entraver notre progression comme des tremplins ou des rampes à emprunter. Les ennemis présents sur la route n’offriront eux aucune résistance, il suffit de leur passer dessus ou tout simplement de les éviter afin de ne pas perdre du temps et abréger cette souffrance vidéoludique.

Au niveau des combats, les choses se corsent et se montrent dramatiquement mauvaises. Les missions alternent toujours entre acrobaties et combats, et rien d’autre. Le souci, c’est que le rythme de jeu est affreusement lent et n’implique donc pas le joueur. Les affrontements s’effectuent majoritairement  à l’aide d’armes à feu.

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Notre héros a malheureusement tendance à tomber sur des armes excessivement imprécises et peu puissantes à la fois. Que ce soit à l’aide d’un pistolet, d’un fusil à pompe ou d’un fusil d’assaut, il faut en moyenne une bonne dizaine de balles pour parvenir à tuer un ennemi, un seul ! Ce constat fait, on se rend rapidement compte que les fusillades sont véritablement nulles et je ne mâche pas mes mots, elles ne durent qu’à cause de cette imprécision.

Il existe heureusement des armes utiles dans ce monde bien terne et peu intéressant, le lance-grenade et le fusil sniper. Si vous avez eu la malchance d’acheter le jeu, sachez que ce sont les meilleures armes du jeu alliant efficacité et précision. Ce sont par conséquent vos meilleures amies dans le cas où vous désirez en finir rapidement avec le jeu, autrement je vous souhaite bon courage.

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Une IA ? Quelle IA ?

L’intelligence artificielle n’offre aucune résistance qu’elle soit alliée ou ennemie. Les NPC foncent aveuglement dans le tas en espérant s’en sortir grâce aux bugs de collision. Afin d’éviter de soigner constamment nos alliés, je vous conseille de jouer avec un ami certainement plus précis et logique que l’IA proposée par Blue Omega Entertainment.

Nos adversaires donnent l’impression d’attendre la mort et de subir notre courroux, même son de cloche au niveau des boss qui n’offrent aucun challenge. Les ennemis nous surprennent parfois à utiliser le décor et nous prendre à revers grâce à des points d’apparition soudains. Souvent, il suffit de s’approcher d’un lieu vide pour déclencher les scripts et faire venir une dizaine d’ennemis si ce n’est plus. Il existe au total quatre sortes d’ennemis, les humains, les loups, les robots et les zombies, un bestiaire franchement limité.

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Grosso modo, le jeu consiste en une succession de missions destinées à détruire l’empire de l’ami Prescott et donc à réduire à néant les sites névralgiques de son industrie. Ces missions sont linéaires et peu intéressantes la faute à une mise en scène comique. Au final, on ne s’attache pas du tout au héros ni même à ses amis. Le scénario prévisible et basique n’arrange pas les choses.

Les animations seront à même de choquer les possesseurs de consoles next-gen, elles sont tout simplement carrées et saccadées. Cela se voit encore plus durant les cinématiques ou encore les explosions pouvant transformer instantanément un ennemi, et je dis bien instantanément, en un tas de viande fraîche. Cela nous rappelle au moins ce bon vieux Doom qui possédait d’ailleurs une transition fluide.

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Grande surprise au niveau des textures, celles présentes sur la version PC sont beaucoup plus précises que les versions consoles. Autrement dit, les versions consoles sont extrêmement moches et sont entachées par un énorme voile flouté. Celui-ci est destiné à diminuer violemment la qualité des textures pour fluidifier l’ensemble.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce voile détériore puissamment les textures sans pour autant nous débarrasser des saccades, bref un travail d’orfèvre. D’autant que parmi ces jolies textures se cachent des textures beaucoup plus imprécises dignes cette fois de la Nintendo 64. On soulignera tout de même la diversité des environnements qui se fait ressentir au bout de deux à trois heures de jeu.

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Damnation, un jeu qui porte bien son nom

Les bruitages se montrent ridiculement faiblards. Qu’il s’agisse d’une explosion, d’un coup de feu ou encore d’un impact, tout a été fait pour nous retransmettre une sensation d’impuissance. Il existe une exception, le second fusil sniper obtenu à la fin du jeu. Les voix elles frisent le ridicule, on a le droit à des tons monotones et peu engageants. La bande sonore se veut elle discrète et intervient trop rarement, dommage…

Les modes multi-joueurs sont présents quoique brouillons. Ainsi, le jeu ne prend pas la peine de s’adapter en fonction du nombre de joueurs et surtout ne possède pas de communications vocales, un comble. Ils viendront augmenter artificiellement la durée de vie du titre qui attirera certainement peu de monde.

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En théorie prometteur, le jeu pêche par son manque d’optimisation et par son manque d’ambition. Ne pouvoir contrôler aisément la caméra, voir des cadavres planer dans le vide ou encore se faire berner par des bruitages mal placés ne donneront certainement pas envie au joueur de poursuivre l’aventure.

Nous avons longtemps cru au titre, nous avons longtemps cru à une possible amélioration et nous avons eu faux sur toute la ligne. Damnation est un titre extrêmement moyen pour ne pas dire mauvais, il se repose sur des fondations basiques et datées. Le concept de verticalité n’est qu’un funeste prétexte à des fusillades sans intérêt et pénibles.

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Il s’agit à n’en pas douter d’un gâchis, d’un véritable gâchis et je vous déconseille par conséquent de vous procurer le jeu. Avec ces cinquante euros, vous pourrez vous tourner sans regrets vers un Gears of War 2, Red Faction : Guerrilla voire un Resident Evil 5. Amusement garanti.

Damnation est disponible à partir de 37€.

Configuration de test :

  • INTEL Core i7 920 (2.66Ghz)
  • Asus Rampage II Extreme
  • MSI GeForce N280GTX-T2D1G-OC
  • Antec Twelve Hundred
  • Antec 650W Signature
  • Seagate 500Go 7200 RPM S-ATA II 32Mo
  • Plextor PX-810SA
  • Logitech G3
  • Logitech G15
  • QPad Crysis Collector
  • Samsung SyncMaster T240MD

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+ Les plus

  • Présence de textures très moyennes
  • Le mélange acrobatie/combat
  • La version PC plus belle
  • Le level-design
  • Un mode co-op

- Les moins

  • IA au ras des pâquerettes
  • Imprécision des armes
  • Animations robotiques
  • Absence de repères
  • Bruitages indignes
  • Scénario basique
  • Répétitif