Iliad logo new C'est aujourd'hui que s'est terminé l'appel à candidatures pour la quatrième licence 3G, qui doit faire émerger un nouvel opérateur mobile sur le marché français. Et si plusieurs noms ont circulé tout au long des quelques mois qu'aura duré la procédure, seul le groupe Iliad ( Free ) a finalement déposé un dossier auprès de l' Arcep.

Le scénario de 2007 se rejoue donc ici, puisque Free était déjà le seul candidat. Mais si son dossier  ne correspondait pas aux conditions financières d'alors, le contexte a bien changé depuis. En 2007, l'offre portait sur un bloc de 15 MHz pour lequel le nouvel entrant devait payer 619 millions d'euros dans la première année suivant l'attribution de la licence, soit les mêmes conditions qu'en 2002 quand les réseaux 3G n'existaient pas encore.

Le refus de ce scénario en 2007 a incité le gouvernement à modifier le schéma. Après concertation publique réalisée par l' Arcep, régulateur français des télécommunications, un nouvelle approche a été proposée : le droit d'entrée est passé à 240 millions d'euros...mais pour un bloc de 5 MHz réservé au nouvel entrant, les deux autres portions de 5 MHz pouvant faire l'objet d'une offre de la part des opérateurs historiques.

Si plusieurs candidats semblaient plus intéressés par cette nouvelle proposition, ils se sont tous désistés peu à peu. En cause : les incertitudes grandissantes concernant le déploiement du réseau 3G du nouvel opérateur.


Une forêt d'obstacles en perspective

Car depuis 2008, c'est une vraie fronde qui s'organise contre les antennes-relais, dont les effets négatifs supposés sur la santé ont conduit à la multiplication des recours demandant leur retrait, et alors que la question d'une nouvelle réglementation abaissant les seuils d'exposition est réclamée par les associations.

Si elle est validée, le coût du déploiement du réseau 3G du nouvel entrant pourrait exploser, préviennent certains observateurs. Il faut compter également avec les réticences des opérateurs historiques qui feront tout pour empêcher un nouvel acteur d'émerger, par des recours mais aussi par de dures négociations pour la location de leur réseau, auquel le quatrième opérateur devra faire appel le temps de disposer de sa propre couverture.

Autant dire que les obstacles sont nombreux et les incertitudes conséquentes. Xavier Niel et ses collaborateurs ont pourtant exprimé à de nombreuses reprises leur intention de bousculer le marché, comme ce fut le cas pour l'Internet fixe. Il faudra encore que cela se traduise dans la réalité des faits mais l'ambition de prendre place sur le marché français est bien là.

Le dossier de Free doit maintenant être examiné par l'Arcep afin de vérifier si les critères sont respectés. Jean-Ludovic Silicani, président de l' Arcep, a indiqué en milieu de semaine, que la décision pourrait être rendue publique avant la fin de l'année s'il n'y avait qu'un seul dossier.

Mais si ce dernier est effectivement accepté, il faudra vraisemblablement attendre fin 2011 ou 2012 pour voir émerger les offres d'un quatrième opérateur Free Mobile.