Introduction

Un vent de musicalité plane au dessus du monde du jeu vidéo depuis quelques temps. On en veut pour preuve les multiples sorties de jeux tels que Guitar Hero ou Dj Hero ouvrant les horizons de la performance musicale à une frange de personnes qui n'ont jamais fait ni de solfège ni de gammes. Ainsi, tout un chacun peu se prendre pour son idole et c'est sûrement une des raisons du succès commercial ainsi que le fait de s'amuser en écoutant de la bonne zique.

 

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Alors quand on s'est aperçu que Rock Star Games, le fameux groupe d'allumés qui ont osé nous pondre les GTA, s'emparait de la chose, on s'est dit que l'arrivée d'un tel type de jeu sur notre petite console portable de chez Sony allait nous défriser quelque peu. Mais ce que l’on n’avait pas vraiment appréhendé, c'est qu'au delà d'un karaoké-like c'est avant tout un logiciel de composition de morceaux pour le grand public. Impossible à marier pensiez-vous ?

Premiers pas sur la piste

C'est donc le premier constat que l'on fait en découvrant Beaterator, celui d'un jeu qui n'en est pas vraiment un, même s'il sait rester ludique. En effet, on s'aperçoit très vite que le titre de Rock Star Games est autant un soft de détente qu'un outil de création musicale. En cela, il se départit des références notoires qu'on imaginait pouvoir lui opposer. Vous voici donc aux commandes d'un mini studio portable et pourtant drôlement doué.

 

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Mais reprenons par le début. Et ce début s'avère être un premier contact par une interface vouée au mix. Grâce au peu de boutons dont on dispose pourtant, en jouant sur deux écrans juxtaposés, à vous le mix entre huit pistes prédéterminées. Chaque piste se découpe en quatre boucles distinctes. Pour prendre un exemple, vous pouvez affecter une piste avec une guitare, une autre avec des drums et ainsi de suite. Et au sein de la piste "guitare" vous devez opérer un choix parmi quatre guitares différentes.

 

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Chaque boucle possède sa propre rythmique et les possibilités de mix sont ainsi démultipliées. Mathématiquement, on peut les estimer à 4 exposant 8 ce qui signifie …beaucoup de possibilités. Toutefois, cette session de mix, que vous pouvez enregistrer à loisir, est loin de constituer le cœur du jeu. C'est même un apéritif face à la montagne de choix que vous allez devoir opérer par la suite...

Au début ça roule

On en arrive alors au gros du soft qui consiste avant tout à de la création musicale assistée par console. Cette nouvelle matière qui ne porte pas encore l'acronyme de "CMAC" sied pourtant parfaitement à la situation. En fait, c'est à cet endroit-ci que vous décidez des boucles que vous souhaitez mixer. A vous de choisir parmi les 3000 boucles pré-chargées dans le logiciel. Timbaland est ainsi mis à contribution pour en fournir quelques unes.

 

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Les boucles sont classées par nombre de mesures ou encore, par exemple, par instrument ce qui vous permet de trouver votre bonheur plus facilement. Toutefois, c'est un des plus gros défauts de ce titre, il faut vous armer de patience car le nombre de chargements à subir est alors bien trop important. Mais si vous êtes du genre têtu, vous vous ouvrez à un monde assez profond. Cette profondeur devient enfin diabolique dès que l'on aborde le menu des boucles.

 

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Vous pouvez alors composer vous même vos boucles en utilisant la fonction "synthé" du soft ou bien encore votre propre voix pour peu que vous disposiez du matériel adéquat. Créer des boucles de 1, 2 4 ou 8 mesures devient alors un jeu... d'adulte. Et oui, si la possibilité de créer est réelle, il faut toutefois commencer à avoir quelques petites connaissances pour en exploiter tout le potentiel. C'est le second écueil que Beaterator n'a pu éviter à savoir une certaine difficulté dès qu'on a passé les premières heures.

Ensuite on croule

Ensuite, il vous faut de nombreuses heures de jeu pour parvenir à maîtriser les subtilités de ce titre qui se montre alors sous un jour un peu moins flatteur pour le quidam. Le musicien n'aura absolument aucune difficulté à se faufiler dans ce monde de notes, de rythmiques, de sons qu'il faudra alors accorder les uns aux autres, caler les uns par rapport aux autres pour faire naître une musique plutôt qu'un brouhaha sans nom.

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Au diable donc les velléités de création sans passer par la case tâtonnements. Mais il est clair que le jeu en vaut la chandelle. Car une fois votre propre son imaginé et mis en boucle, le plaisir de pouvoir l'utiliser pour réaliser "vos" morceaux sublime les longues heures durant lesquelles vous suez sang et eau sans savoir si vous allez arriver à quelque chose d'audible. En outre, ce n'est pas l'interface un poil austère qui vous donne la joie de vous revigorer de temps en temps.

 

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Rock Star restant toujours Rock Star, les petits gars du développement ont forcément pensé à la communauté de joueurs. Ils permettent donc au possesseur de Beaterator de pouvoir exporter leur création par USB en .mid ou en .wav. Et puis surtout, le fin du fin, en ouvrant un profil en ligne à vous la mise au jour de votre maestria musicale et votre sens inné de la sonorité qui déchire. Qui sait si cet aperçu de votre talent ne vous donnera pas le goût d'approfondir dans cette filière... ?

Conclusion

Parti en imaginant retrouve un guitar hero-like c'est plus un Music-like qu'on avait déjà pu expérimenter sur Playstation 1 il y a de cela fort longtemps. Moins fourni en contenu mais beaucoup plus accessible que ses prédécesseurs, il a le mérite de porter, sur une console qu'on croyait inaccessible à ces types de titre, un genre qui lui était étranger. On découvre alors un logiciel à la profondeur assez insondable même pour les plus assidus.

 

Beaterator (14)      Beaterator

Il vous faut alors plusieurs dizaines d'heures pour parvenir à faire des boucles persos cohérentes et mélodieuses mais c'est alors que naît le vrai plaisir. Celui d'entendre son propre son, bien plus fort que le plaisir éprouvé en mixant simplement les sons d'un autre. Mais pour cela il faut vous armer de patience, mère de toutes les vertus. De patience et d'envie pour aller au delà des nombreux chargements.

+ Les plus

  • On peut réellement créer
  • Premiers contacts faciles
  • Durée de vie
  • Partage de ses créations
  • Timbaland style

- Les moins

  • Interface tristounette
  • Complexité dès qu'on touche à la création
  • Chargements trop nombreux