Les disques durs hybrides feront finalement leur apparition l'an prochain, sauf mauvaise surprise. Plusieurs fabricants nous les promettent, mais c'est Hitachi qui devrait tirer le premier.


Tout le monde y pense
Si l'on en croit un communiqué de presse du Japonais Hitachi, les disques durs hybrides sont à nos portes, ou presque. La firme nippone envisage en effet de commercialiser dans le courant du premier semestre 2007 les premiers exemplaires de cette technologie innovante, qui, en plus du stockage classique sous forme magnétique, adjoint à chaque disque une unité de mémoire Flash, plus réactive et moins gourmande en énergie. Hitachi ne sera pas longtemps le seul à occuper la place, puisque Seagate et Samsung nourrissent des projets similaires, mais le fabricant japonais compte doter ses produits d'une capacité de chiffrement à la volée, et construit déjà sa gamme, du moins en pensée.

Dès la fin du printemps prochain, Hitachi devrait présenter un disque dur d'une capacité de 200Go (2,5 pouces), tournant à 7.200 t/mn, rapidement suivi d'un autre de 250Go, de même diamètre, mais un peu moins véloce (5.400 t/mn). Dans les deux cas, le progrès est considérable pour Hitachi, dont les disques durs actuels accueillent au mieux 160Go. Comme on peut le voir, les fabricants semblent mettre l'accent sur l'équipement des ordinateurs portables, dont le succès ne se dément pas : en 2006, on produira plus de 118 millions de disques durs de 2,5 pouces, comme ceux qui équipent en standard nos machines nomades, et les spécialistes tablent sur plus de 224 millions en 2010. Les capacités devraient elles aussi faire un sérieux bond en avant, et l'on parle déjà de valeurs supérieures à 750Go à ce moment là. Les consoles de jeu et les enregistreurs digitaux audio-vidéo seront aussi des clients naturels pour de telles unités de stockages.


Disque dur génétiquement modifié
Dans son fonctionnement, le disque dur hybride est d'une simplicité biblique : l'essentiel des données est accessible depuis la mémoire Flash, et le disque dur lui-même ne se met à tourner--et donc à stocker--qu'en cas de saturation de la mémoire solide. Le gain en rapidité et en économie d'énergie est important, puisque l'un des plus gros consommateurs d'électricité dans un PC avec l'écran ne fonctionne que de manière épisodique. Le chiffrement est l'autre grand pari des années futures, notamment sur les terminaux portables. De récentes affaires de pertes ou de vols de tels appareils ont fait prendre conscience à de nombreuses entreprises du danger que ces incidents représentaient, rendant quasi-indispensable la protection des données qu'ils contiennent, d'une manière ou d'une autre. Equiper un disque dur d'une unité de mémoire Flash (plus rapide tant en écriture qu'en lecture) rendrait le chiffrement plus véloce, et ne nuirait donc pas trop à la productivité.

Seul petit problème : tous les systèmes d'exploitation ne sont pas conçus pour fonctionner avec de telles configurations. Dans le cas de Microsoft Windows, par exemple, seule l'imminente Vista sera compatible avec les disques durs hybrides, en raison du fait que le démarrage s'opère depuis la mémoire Flash, chose que Windows XP ne sait pas gérer. Equiper votre PC sous Windows XP d'un tel disque dur ne présentera donc aucun intérêt particulier, et ne rendra pas votre machine plus prompte à démarrer. Sous Vista, ce sera une autre paire de manche, heureusement.

Les fondeurs travaillent aussi à la technologie hybride, mais dans une optique différente, qui fait un peu peur aux fabricants de PC. Intel a déjà dévoilé son système Robson, qui intègre près du processeur principal une petite puce mémoire, depuis laquelle s'opère le démarrage de la machine. Le gain en temps est considérable, mais les constructeurs préfèreraient ne pas être prisonnier d'une seule technologie, ce qui fait dire au PDG de Seagate que les disques durs hybrides sont promis à un brillant avenir.