Les premiers réseaux mobiles 4G LTE ont commencé à être commercialement disponibles à partir de fin 2010 en Amérique du Nord et en Asie (et un peu en Europe du Nord) et profitent maintenant de la dynamique générée par le très haut débit mobile.

En Europe, elle commence tout juste à être déployée, avec des Etats membres avançant en ordre dispersé, selon les péripéties de leur régulation nationale (enchères pour les fréquences, attribution des licences, problèmes techniques divers, enjeux politiques...).

Cette situation est bien loin de l'harmonisation souhaitée par la Commission européenne pour le secteur télécom et amène l'Europe à déployer sa 4G tardivement alors que les enjeux économiques sont immenses et pourraient contribuer à sortir la zone de son marasme actuel.

La commissaire européenne chargée des questions telecom Neelie Kroes a donc rappelé à l'ordre les Etats membres et menacé de sanctions ceux qui perdaient du temps en circonvolutions réglementaires et qui ne mettaient pas l'ensemble des fréquences mobiles disponibles à disposition.

Neelie Kroes  " Comment est-ce possible qu'il y ait plus d'abonnements 4G en Corée du Sud que dans l'ensemble de l'Union européenne ? ", s'est-elle demandée lors d'une conférence au salon MWC 2013 de Barcelone. " Comment est-ce possible que 17 pays de l'Union européenne n'aient toujours pas la 4G, je ne me l'explique pas. "

Elle a notamment fustigé l'action de certains régulateurs et entités nationaux qui ont pris des mesures de sécurité bien plus sévères que ce qui est préconisé par la Commission, de plusieurs ordres de grandeur, au nom du seul principe de précaution.

" Certaines autorités régionales sont 100 fois plus strictes que ne le recommande la Commission en matière de normes de sécurité pour la 4G. Cela ne protège pas les gens, cela tue juste notre économie. Nous nous tirons une balle dans le pied ", a-t-elle affirmé.

Elle a également fait observer que certains Etats membres étaient tentés d'utiliser les enchères des fréquences 4G pour renflouer leurs caisses, attitude court-termiste qui pénalise le déploiement de la 4G et les retombées économiques qui en découleront.

Face à ces débordements, Neelie Kroes menace : faute d'accélération des déploiements 4G en Europe, " nous allons commencer à utiliser les pouvoirs que nous octroient les traités européens pour changer la situation. "

Et pendant ce temps, la Commission pense déjà à financer la recherche pour la 5G en vue d'un déploiement en 2020...

Source : AFP