C'est la guerre des nerfs entre la commissaire européenne chargée des télécommunications Neelie Kroes et les opérateurs mobiles sur la question de l'abolition des surcoûts de l'itinérance. Une régulation est imposée depuis plusieurs années par des plafonds qui ne cessent d'être abaissés en vue de ramener le coût des communications en itinérance sur celui des communications nationales.

En annonçant qu'elle voulait faire de cet objectif une réalité d'ici 2014 ou 2015, Neelie Kroes s'est attiré le courroux des opérateurs qui mettent en avant les dangers d'un déséquilibre économique sans ce garde-fou,  avec un nivellement par le prix des acteurs européens alors même que les contraintes des marchés nationaux sont très différentes d'un Etat à un autre.

Neelie Kroes  Mais l'idée d'un marché télécom unique en Europe est en marche et la fin du roaming en est l'une des implications. Neelie Kroes a déjà promis de dévoiler les détails de son projet en septembre en vue d'obtenir l'aval des parlementaires européens et de concrétiser les mesures. De quoi faire trembler les opérateurs.

Or, l'agence Reuters a affirmé il y a quelques jours avoir obtenu copie d'un brouillon du projet et n'avoir trouvé aucune trace de la poursuite de la réduction des plafonds du roaming, suggérant que l'idée de l'abolition des surcoûts avait été mise en sommeil, peut-être après la série de réunions avec les opérateurs ces derniers mois.

Après quelques jours de flottement, le porte-parole de Neelie Kroes a pourtant indiqué que le projet était toujours d'actualité. Il se pourrait cependant qu'il ait connu une maturation durant l'été, avec des dispositions qui relèveront de l'incitation plutôt que de la régulation directe.

Les idées de régulation à 3 centimes d'euro la minute d'appel d'ici 2022 et à 1,5 centime d'euro par mégaoctet du projet initial, qui n'apparaissent plus dans la version consultée par Reuters, ont peut-être été évacuées au profit de mesures moins radicales mais qui vont toujours dans le sens de la suppression des surcoûts du roaming à long terme.

Source : La Tribune