C'est au mois d'avril 2012 qu'Apple et plusieurs éditeurs ont été accusés par le ministère de la justice aux Etats-Unis d'avoir mis en place un modèle économique conduisant à une hausse illégitime du prix des ebooks pour les consommateurs via son portail iBookstore.

Alors que les éditeurs incriminés ont rapidement cherché à négocié un accord amiable, le groupe de Cupertino maintient sa position selon laquelle le système mis en place ne constitue pas un verrouillage du marché.

Son argumentation s'articule autour de deux axes. La société met tout d'abord en évidence le fait qu'avant son arrivée sur le marché, et contrairement à ce qu'affirment ses accusateurs, il n'y avait pas de marché concurrentiel pour les ebooks à cause d'un acteur dominant, Amazon, qui dictait ses conditions.

Avec l'iBookstore, Apple revendique la formation d'un acteur capable de ne pas laisser les ventes de livres numériques aux mains d'une unique entreprise, dont les pratiques commerciales agressives étaient par ailleurs critiquées par les éditeurs.


Le chevalier blanc Apple face au dragon Amazon
Apple serait donc venue proposer un modèle alternatif et moins destructeur de valeur pour la chaîne de l'édition numérique, mettant fin à la situation de monopole d'Amazon. Dans sa réponse aux accusations portées contre elle, elle indique que celles-ci ignorent " un fait simple et incontestable : avant 2010, il n'y avait pas de concurrence réelle, il y avait seulement Amazon. "

Apple iPad iBooks  A voir si cela suffira à convaincre le Department of Justice ( DoJ ). Si Amazon a bien prix la position de leader du marché des ebooks grâce à des prix tirés vers le bas, il existe des acteurs alternatifs, comme Barnes & Noble, qui, bien que malmenés par la politique de prix de leur concurrent, sont bien présents sur le marché nord-américain.

L'autre point que critique Apple porte sur la commission de 30% que la société récupère sur chaque transaction. Le DoJ suggère qu'il s'agit d'une confortable rente pour le groupe de Cupertino alors que ce dernier affirme que ce prélèvement sert essentiellement à faire fonctionner le portail iBookstore, entre le coût des transactions bancaires, la bande passante, le marketing, etc.

L'iBookstore ne rapporterait pas grand-chose à Apple et servirait surtout de produit destiné à alimenter les ventes de ses appareils mobiles ( iPhone, iPad, iPod... ) qui sont les réels véhicules des marges de la société.

Bref, le prix de 13 à 15 dollars proposé sur l'iBookstore serait d'une certaine façon plus légitime que le modèle à 9,99 dollars que tente d'imposer Amazon pour tuer toute concurrence. C'est du moins la position que veut défendre Apple dans cette affaire.