Les tablettes tactiles vont-elles réussir à s'imposer en tant que nouvelle catégorie de produit ou ne sont-elles qu'un feu de paille bientôt balayé par une autre tendance ? Le succès initial de la tablette iPad d' Apple ( 2 millions d'unités écoulées en l'espace d'un mois rien qu'aux Etats-Unis ), ne doit pas être confondu avec l'essor de la catégorie des tablettes média, prévient Tudor Brown, président du groupe britannique ARM, dont l'architecture processeur est utilisée dans de nombreux produits mobiles.

Apple iPad 25 Les analystes rivalisent en effet de projections de ventes pour l'année 2010, allant du simple au double et laissant entendre que le marché était quasiment légitimé. Pour M. Brown, les premiers résultats sont encourageants mais le marché en est encore à ses balbutiements et la plupart des produits n'ont pas encore été lancés.

Le soufflet pourrait retomber rapidement ou le marché s'orienter différemment si les limitations des tablettes s'avéraient finalement trop importantes, faisant fuir les consommateurs après un moment de curiosité.

" Nous sommes actuellement dans une phase d'expérimentation au niveau du marché, et je m'attends à voir un ensemble de produits...peut-être verrons-nous plus de tablettes, d'autres interfaces utilisateurs et de nouvelles façons de les utiliser. Mais, de mon point de vue, il est bien trop tôt pour en tirer de grandes prévisions ", a-t-il indiqué au Financial Times.


Ne pas aller trop vite en besogne

MWC Compaq AirLife 01 Si pour ARM Holdings, le chemin suivi par le marché importe finalement relativement peu, son architecture processeur peu gourmande étant privilégiée, tous les parcours ne mènent pas au succès, à l'image des smartbooks, annoncés en fanfare l'an dernier mais qui ont du mal à se concrétiser.

De la pléthore de prototypes dévoilés dans les salons depuis l'an dernier, bien peu ont passé le stade de la commercialisation et sont déjà débordés par l'émergence des tablettes. Pour ARM, cela peut être un motif de mécontentement dans le sens où cela devait lui permettre de mettre un pied dans le domaine des netbooks, qui constitue le pré carré d' Intel et de ses processeurs Atom.

" Est-ce que les smartbooks comme on les conçoit actuellement existeront encore comme catégorie de produit dans quelques années, je n'en ai aucune idée "
, avoue ainsi Tudor Brown, confirmant l'espèce de malaise qui embarrasse l'industrie mobile sur ce sujet. Problème d'identification des usages, problème de système d'exploitation adapté à ces nouveaux produits... la recherche des causes de cet insuccès aboutit des pistes multiples.

La crise économique de 2008-2009 a pu également avoir un rôle en ne permettant pas aux fabricants de donner leur pleine mesure pour assurer des lancements convaincants. Et maintenant que l'heure est à la reprise, ce sont les tablettes qui occupent les esprits du fait de l'arrivée de l' iPad qui ne mise justement pas sur la tablette surpuissante, équivalent sans clavier d'un ordinateur, mais plutôt sur le produit de divertissement polyvalent.

Cependant, le travail de design initial des smartbooks n'est pas perdu et pourrait ainsi se retrouver dans un format tablette. Qualcomm, l'un des initiateurs du concept smartbook, et Freescale, autre défenseur des smartbooks, ont montré par des concepts que les smartbooks pouvaient prendre de multiples formes.

 

Note : ne pas confondre le terme générique smartbook avec smartbook AG qui est une marque déposée

Source : Financial Times