Le patron du groupe France Télécom est revenu dans un entretien accordé aux Echos sur l'arrivée de Free Mobile et ce fameux accord d'itinérance 3G accordé au nouvel entrant et qui irrite tant ses concurrents. Il a d'abord réfuté l'argument avancé par Bouygues Telecom la semaine dernière selon lequel " Free fait le coucou sur le réseau d'Orange ".

Il a indiqué que la possibilité de lancer Free dès 27% de couverture de la population était présente dès l'octroi de la licence du quatrième opérateur, et que si les autres opérateurs n'avaient obligation que d'épauler Free sur la 2G, l'Autorité avait fermement appelé les opérateurs existants à négocier un accord d'itinérance pour la 3G, qu'elle aurait peut-être même imposé si personne n'avait pris les devants.

Pour ce qui est des conditions du contrat d'itinérance 3G, dont les autres opérateurs souhaiteraient connaître les détails pour mieux les dénoncer et obtenir la preuve que Free Mobile ne peut proposer des tarifs aussi bas qu'avec des modalités le favorisant à outrance, Stéphane Richard rejette de nouveau l'argument et affirme de nouveau qu'il ne fournira aucune information sur ce point, s'agissant d'un contrat commercial, dont seule l'Arcep a pu prendre connaissance, conformément à ses prérogatives.


Ambivalence entre le partenaire et le concurrent
France Telecom Stephane Richard Il a également rappelé que l'accord coûte cher à Free Mobile ( " nous attendons en effet des recettes significativement plus élevées que le milliard d'euros d'origine ! ", indique-t-il ), constituant une solide incitation à bâtir son propre réseau, comme l'a confirmé encore l'Arcep. Ce qui ne l'empêche pas d'envoyer quelques piques contre l'Autorité et ses méthodes de mesure de la couverture.

Il s'étonne notamment que l'Arcep dissocie les notions de déploiement et de qualité de service, permettant d'affirmer que Free Mobile dispose bien d'une couverture d'au moins 27% mais sans pouvoir dire si elle s'en sert correctement. Et la panne observée vendredi dernier vient tout naturellement servir cet argument contre la qualité du réseau Free.

Enfin, Stéphane Richard est revenu sur les grandes évolutions du secteur ( sa rentabilité et le partage d'infrastructures, notamment ) et les volontés de régulation au nom de la seule concurrence entre opérateurs.

Quant à négocier un accord d'itinérance 4G avec Free, l'heure n'est pas encore à ce type de tractation mais la question n'est pas évacuée pour autant.

Source : Les Echos