Stéphane Richard a été maintenu à la tête du groupe télécom Orange après réunion d'un conseil d'administration qui l'a largement soutenu, à commencer par les administrateurs représentant l'Etat. Sa mise en examen concerne l'affaire Tapie, et non l'entreprise Orange, et elle n'entrave pas la conduite des affaires...du moins pour le moment.

Car au moment même où les résultats de son management plaidaient pour lui et lui assuraient un large soutien, d'autres éléments ont émergé concernant l'affaire Tapie et compliquent le tableau. Et la menace vient directement de...Christine Lagarde, directrice du FMI et ancienne ministre de l'Economie dont Stéphane Richard fut directeur de cabinet.

Alors qu'apparaissent des éléments qui renforcent la thèse des irrégularités concernant la procédure d'arbitrage en faveur de Bernard Tapie, Christine Lagarde a été entendue comme témoin assisté et aurait fait part de son étonnement face à des documents et informations dont elle affirme qu'elle en ignorait l'existence, "rejetant implicitement d'éventuelles irrégularités dans la gestion du dossier Tapie sur Stéphane Richard, qui dirigeait alors son cabinet", indique le journal Le Monde.


Qui a vraiment validé les documents de l'arbitrage ?
France Telecom Stephane Richard  Plus grave encore, elle suggère que certains documents qui lui sont présentés portent sa " griffe ", à savoir son paraphe, mais pas sa signature, ce qui peut vouloir dire qu'elle n'en a pas eu connaissance directement mais que le document a pu être validé par ses collaborateurs directs, seuls habilités à utiliser cette marque, et donc peut-être son directeur de cabinet.

Elle fait notamment valoir qu'à la date indiquée sur l'un des documents litigieux, elle n'était pas présente à Paris puisqu'elle participait à une assemblée générale du FMI en tant que ministre.

S'agit-il d'un dispositif mis en place dès le début et qui vise à la défausser des responsabilités de l'arbitrage en faisant porter ce poids sur le directeur de cabinet ? ou d'une action à son insu du directeur de cabinet (ou d'autres collaborateurs directs) qui avait peut-être intérêt à ce que la procédure d'arbitrage soit validée ?

Les juges vont devoir faire la lumière sur ces nouvelles allégations mais il semble déjà que la pression judiciaire risque de fortement s'accentuer sur les épaules de Stéphane Richard ces prochaines semaines. Le soutien du gouvernement "tant que la procédure judiciaire ne l'entrave pas" pourrait alors s'effriter rapidement...

Source : Le Monde