Nokia vient de dévoiler ses résultats financiers du dernier trimestre 2010, soit les premiers sous la direction de Stephen Elop, CEO du groupe depuis le mois de septembre. Le fabricant finlandais a réalisé un chiffre d'affaires de 12,7 milliards d'euros, en progression de 6% par rapport à la même période l'an dernier mais il a vu son bénéfice opérationnel chuter de 26%, à 1 milliard d'euros, tandis que le gain par action perd 12%, à 0,22 € par action.

La branche des terminaux et services mobiles suit la même tendance, avec un chiffre d'affaires de 8,5 milliards d'euros ( +4% ) mais un bénéfice opérationnel en recul de 24%, à 964 millions d'euros, en progression cependant par rapport au troisième trimestre 2010.

Sur l'ensemble de l'année 2010, Nokia a généré un chiffre d'affaires de 42,5 milliards d'euros, en hausse de 4% par rapport à 2009, mais fait face à un bénéfice opérationnel en recul de 9% et un bénéfice par action qui s'affaisse de 8%.

Nokia a annoncé avoir écoulé 123,7 millions de téléphones portables fin 2010, en baisse de 3% par rapport à fin 2009, dont 28,3 millions de smartphones ( +36% sur un an ). Ce renforcement de la part des terminaux convergents dope le prix moyen des téléphones à 69 €, alors qu'il était de 64 € fin 2009 et de 65 € au trimestre précédent.

Sur l'ensemble de l'année 2010, la volume global de ventes de téléphones portables a progressé de 13% par rapport à 2009, et la part de marché de Nokia est tombée à 32%, contre 34% en 2009. Pas de quoi paniquer au vu de l'effervescence du marché mobile autour des smartphones mais, malgré un solide volume écoulé, Nokia n'a pas encore fait les preuves de la vitalité du nouveau Symbian et encore moins de MeeGo, toujours sans annonce de la part de Nokia alors que la plate-forme a été annoncée il y a bientôt un an et alors que d'autres plates-formes, comme Android et iOS, prennent ou conservent solidement leurs parts de marché.


Leader du marché mais...

Nokia N8 03a On notera que les terminaux convergents de Nokia ( sous Symbian ), tout en représentant un faible volume ( les terminaux sous Series 30 et Series 40 sont comptés comme des mobiles classiques ), génèrent maintenant plus de revenus que les téléphones portables traditionnels ( 4,4 milliards d'euros générés contre 4,1 milliards d'euros ) et que l'Amérique du Nord reste toujours complètement hors de portée du groupe finlandais. C'est pourtant l'une des zones effervescentes du marché des smartphones.

Les ventes ont stagné sur un an dans plusieurs zones géographiques, en partie à cause d'une pénurie de composants, note Nokia. Mais signe des temps, et malgré la hausse sensible de ses ventes de smartphones, le groupe finlandais ne revendique plus qu'une part de marché mondiale de 31% dans les smartphones, loin des 40% de fin 2009, et même à distance des 35% du troisième trimestre 2010.

Nokia vend donc beaucoup de smartphones ( et reste le plus gros vendeur de smartphones ) mais moins que le rythme de croissance global du secteur, ce qui n'est pas bon pour Symbian, alors que les ventes de terminaux Android explosent grâce à une présence chez de nombreux fabricants sous diverses gammes.


En attente de signaux forts

Et les affaires ne vont pas s'arranger à court terme pour Nokia au premier trimestre 2011 puisque le groupe finlandais prévoit un chiffre d'affaires compris entre 6,8 et 7,3 milliards d'euros et à une marge opérationnelle de 7 à 10%, inférieure aux attentes des analystes.

Ce qui fait dire à Stephen Elop : " Nokia doit faire face à certains défis concernant sa compétitivité et la gestion des opérations. Pour faire court, l'industrie a évolué et il est temps maintenant pour Nokia  d'évoluer encore plus vite."

Le salon MWC 2011 de Barcelone, en février prochain, ainsi que certains événements autour, devraient permettre d'en savoir plus sur les axes forts de Nokia en matière de smartphones.