Dès le lancement de l'offre Free Mobile, les syndicats de l'opérateur France Télécom / Orange sont montés au créneau pour dénoncer des irrégularités dans l'accord d'itinérance 3G signé avec le nouvel opérateur mobile.

Très tôt, ils ont repris les insinuations selon lesquelles Free Mobile n'utiliserait qu'une partie infime de son réseau propre et ferait peser l'essentiel de son trafic sur le réseau Orange. Les syndicats CFE-CGC et Unsa évoquaient le " manquement permanent " de Free Mobile à ses obligations de couverture et mettaient en doute la vérification faite par l'Arcep en novembre et décembre 2011.

Ils appelaient d'ailleurs l'Autorité à ouvrir une enquête pour s'assurer que Free ne trichait pas en éteignant sciemment ses antennes-relais. Le président de l'Arcep, Jean-Ludovic Silicani, a finalement reçu le président des syndicats CFE-CGC et Unsa France Télécom - Orange, Sébastien Crozier, la semaine dernière pour entendre ses arguments.


L'Arcep veut rester vigilante
Arcep-logo Dans un court communiqué, l'Arcep a rappelé que Free Mobile est tenu de respecter ses obligations de couverture, l'Autorité contrôlant cet aspect selon un protocole précis et commun à tous les opérateurs. Mais elle a aussi attiré l'attention sur le fait qu'elle n'a pas de contrôle sur les termes de l'accord d'itinérance 3G signé entre Free Mobile et Orange.

Sous-entendu, son rôle se limite à vérifier que Free Mobile dispose bien de la couverture réseau qu'il prétend et non à savoir si Free abuse de la situation en faisant passer tout son trafic chez Orange. Comme le précisait Jean-Ludovic Silicani, Free peut très bien ne pas activer l'ensemble de ses antennes-relais si celles qui sont activées suffisent à fournir une couverture respectant le calendrier de ses obligations.

Trouver quelques antennes éteintes n'est donc pas une garantie que Free Mobile triche sur sa couverture. Il reste cependant que les opérateurs affirment d'après leurs contrôles internes que Free n'utilise quasiment pas son réseau.

Et ils soupçonnent le nouvel entrant de n'avoir activé ses antennes que pour le passage des inspecteurs de l'Arcep, avant de les éteindre. Face à tous ces arguments contradictoires, la vérité semble difficile à faire émerger, d'autant plus qu'aucun opérateur n'a encore saisi l'Autorité.

Cela peut vouloir dire qu'aucun opérateur ne dispose d'éléments suffisamment solides pour attaquer Free. A la limite, seul Orange, qui a un regard sur l'envers du décor via l'accord d'itinérance 3G, pourrait confirmer les soupçons. Mais Free Mobile est aussi un partenaire qui rapporte des revenus. A moins qu'il ne devienne un vampire de réseau ingérable, faisant peser une menace sur le réseau Orange,