L'annonce de l'acquisition de Motorola Mobility par Google date du 15 août 2011 mais il aura fallu patienter jusqu'en février 2012 pour obtenir les autorisations des régulateurs antitrust américain et européen, après une période d'examen prolongé.

Si les activités et décisions de Google sont désormais scrutées à la loupe, tant elles sont susceptibles de modifier en profondeur les secteurs d'activité qu'elles visent, celle-ci était particulièrement suivie car elle fait de Google à la fois un éditeur de plate-forme mobile et un fabricant d'appareils.

Les régulateurs continueront d'ailleurs de suivre attentivement les décisions de Google relatives à la propriété intellectuelle récupérée dans cette acquisition et qui doit servir à protéger la plate-forme Android dans la guerre des brevets qui se joue entre fabricants.

Le fait que Motorola Mobility ait engagé des actions contre Apple en jouant sur des brevets fondamentaux pour la standardisation des technologies et de fait soumis à un cadre spécifique FRAND ( Fair, Reasonable and Non Discriminatory ) ne peut qu'inquiéter les instances de régulation, le régulateur européen ayant déjà lancé une enquête contre Samsung pour les mêmes motifs.


Google reste sous haute surveillance
Google-nouveau-logo Il reste que la décision suggère que le rapprochement Google / Motorola Mobility ne pénalisera pas significativement le marché de la téléphonie mobile, même s'il faut attendre le verdict d'autres régulateurs, en particulier chinois.

La question des brevets et de leur utilisation pour déposer des plaintes contre les concurrents restera sous haute surveillance. Google s'est bien montré plein de bonnes intentions en envoyant des courriers aux instances de standardisation, promettant le respect du cadre FRAND, mais pour les concurrents, le risque de plainte n'est pas écarté.

Par ailleurs, si le Département américain de la Justice a salué les positions claires de Microsoft et d'Apple sur ce point, il a confirmé que celle de Google était plus ambiguë et prévenu qu'il prendrait toutes les mesures nécessaires si besoin.

C'est un peu un renversement de situation par rapport à la situation de l'été 2011 où Google, qui détenait peu de brevets, se plaignait de l'attitude des ses concurrents et demandait des mesures de régulation. Maintenant que le géant de la recherche se trouve renforcé dans ce domaine, il ne faudrait pas qu'il devienne le persécuteur.