Un retour précoce ?

Est-il besoin que je vous énonce ce qu'est dans les grandes lignes Super Street Fighter IV (SSFIV) ? Nathalie s'étant attardée sur le contenu du jeu original dans son test disponible ici, me voilà déjà soulagé d'une épine qui chatouillait d'un peu trop près mon pied. Mais comme SSFIV n'est pas qu'un simple Downloadable Content, il va me falloir décortiquer la bête en profondeur pour être en mesure de faire les comptes correctement à la fin de l'exercice.

Super Street Fighter IV - test Super Street Fighter IV - test (1)

Tout d'abord, avant qu'une quelconque critique ne soit formulée à l'égard de SSFIV, précisons qu'il n'est proposé qu'à 40 €. Certes, ce tarif ne fera pas sourire toutes les bourses, mais la volonté de bien faire est présente et à souligner de la part de Capcom, qui fait par la même occasion montre d'intelligence, car malgré le travail fourni pour cette mouture boostée, celle-ci n'aurait sans doute pas mérité qu'on sorte 70 € de sa poche.

L'ouverture reste dans le même ton que celle de Street Fighter IV, à savoir ce rendu très fourni en traits noirs finalement très agréable à l'œil. Quelques uns des nouveaux personnages du jeu nous font ainsi gré de leur présence pendant cette introduction, qui fera toujours son effet même après plusieurs visionnages. Après que le speaker se soit chargé de nous nous rappeler que nous avions bien inséré Super Street Fighter IV dans notre console, nous voilà prêts à en découdre avec tout ce que ce titre aura de nouveau à nous dévoiler.

Des raisons d'être aussi Super ?

Le roaster de Super Street Fighter IV a été logiquement gonflé pour cette édition, pour regrouper pas moins de trente-cinq personnages, parmi lesquels nous en trouverons dix qui n'étaient pas présents dans le précédent opus. Sont donc désormais présents Adon, Cody et Guy issus de Final Fight (et Street Fighter Alpha), T-Hawk et Dee Jay en provenance de Super Street Fighter II, sans oublier Dudley, Ibuki et Makoto qui nous viennent de Street Fighter III. Si vous avez bien compté, vous constaterez qu'il nous en reste deux à présenter, qui sont pour leur part totalement nouveaux.

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On commence avec Hakan, grappler (choppeur) d'origine turque qui aime s'enduire d'huile pour faire glisser ses adversaires sur son corps. Assez désagréable à affronter au corps-à-corps, cette grosse masse rouge qu'il représente vous mettra K.O. plus d'une fois si vous commettez l'erreur de rester trop près de lui sans rien faire. Seconde et dernière arrivante, l'assoiffée de combats répondant au nom de Juri. Cette combattante coréenne (du sud) assez agile de ses jambes est d'un caractère vicieux et nombreux sont ceux qui ont dû se faire prendre par le charme de ses courbes, bien trompeuse apparence.

Ces deux nouveaux venus arborent chacun un style différent, celui de Juri étant assez abordable pour les débutants. Ce n'est d'ailleurs peut-être pas pour rien que Juri se trouve être le personnage sur lequel est positionné le curseur quand vous arrivez sur l'écran de sélection des combattants. Certains avis émettront le regret d'avoir accès à tout le monde dès le début du jeu. Il est en effet agréable de débloquer un personnage caché après bien rempli les conditions requises pour cela, et donc dommageable qu'on nous facilite la tâche ici. Mais du challenge, SSFIV en contient, pas de souci à ce sujet.

Un Réseau gâté

Un conseil, même si certaines forces ont été rééquilibrées (Sagat notamment avec qui on ressent désormais moins d'injustice en l'affrontant), ne partez pas à l'abordage avec n'importe quel personnage, car SSFIV n'en demeure pas moins corsé pour autant. Apprendre à connaître votre adversaire, ses mouvements et attaques sera une attitude primordiale à adopter lors de vos combats. Avant lesquels on vous demandera toujours de choisir votre Ultra Combo (un seul parmi deux). Un passage par la case Epreuve (dans "Défis") ne sera pas de trop pour mémoriser tout ce que votre (ou vos) combattant(s) fétiche(s) est(sont) capable(s) de faire. Au départ, on vous demandera de réaliser des coups spéciaux, qui sortent assez facilement. Les combos, en revanche, passeront déjà moins bien, et leur parfaite assimilation demandera du temps, de même que le timing requis pour les placer ne sera pas évident à trouver à chaque fois. On ne devient pas un pro de Street Fighter sans savoir observer avant d'attaquer.

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Ajout parmi d'autres de cette nouvelle version, des introductions et séquences de fin animées pour chaque Street Fighter. D'une qualité moyenne et d'une utilité pas vraiment affirmée, elles ne sont là que pour ajouter un semblant de background à chaque belligérant, afin d'avoir une idée plus ou moins claire de leur but (la présentation de Hakan nous dissuaderait presque de jouer avec quelqu'un d'aussi... limité d'esprit, sans parler de celle de El Fuerte, navrante). Mais passons. On notera le retour de ces fameux stages bonus dans lesquels on nous demandait de fracasser une pauvre voiture, ou bien de détruire des barils, tout ceci en un temps limité.

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C'est en faisant un tour dans le mode Réseau qu'on se rend compte que c'est ici que les vrais apports de cette itération ont élu résidence. Plus question de s'ennuyer désormais en attendant votre prochain combat contre un joueur bien réel, puisqu'il vous sera possible de jouer contre le CPU pendant ce temps. Le mode "Combat Infini" vous placera dans une liste d'attente où, après avoir assisté aux affrontements entre les joueurs arrivés avant vous (avec la possibilité de les commenter et de les enregistrer), vous finirez par affronter celui qui résiste à tout le monde. Vous le battez, vous prenez sa place pour ensuite la défendre contre vos autres ennemis humains. Et si votre niveau est décidemment bien faible et/ou que vous souhaitez prendre des cours, n'hésitez pas à visionner les replays des autres joueurs pour apprendre de leurs joutes.

On craque ou on laisse passer ?

Super Street Fighter IV - jaquette Si je n'ai pas encore évoqué les graphismes de Super Street Fighter IV, c'est parce qu'ils n'ont que peu évolué par rapport à la mouture originale. On dresse donc le même constat que pour Street Fighter IV, c'est-à-dire que le jeu nous offre des combats colorés, avec des personnages aux mouvements souples et des décors affichant des arrière-plans souvent très animés, et puis l'habillage du soft, retravaillé pour l'occasion, pourra être considéré comme plus attirant que le précédent.

On reviendra encore une fois sur cette aberration des noms, avec laquelle il serait peut-être temps de finir. Vous le savez sans doute depuis le temps, mais à cause d'une ressemblance un peu trop frappante d'un personnage de Street Fighter II avec un célèbre boxeur s'appelant Mike Tyson (et la peur de procès de la part de ce dernier envers Capcom), les noms des boss de l'époque avaient été intervertis. Ce qui nous a donc donné : M. Bison en V.O. qui devient Balrog, Balrog qui devient Vega, et Vega qui devient M. Bison, appelé à tort Monsieur Bison. Cela devrait mieux vous aider à comprendre notamment l'une des phrases de victoire de Juri, contre justement Balrog (dans notre version), où elle dit qu'elle aurait préféré manger du vrai bison. Une incohérence qui se devrait être réparée maintenant, même si la majorité des joueurs ont cette erreur de localisation bien ancrée dans leurs esprits.

En définitive, il est clair qu'on se trouve là devant un Street Fighter IV très bien tuné (n'y voyez là rien de péjoratif). Plus de personnages, de mouvements, de temps à jouer en ligne, il n'y a juste que cette manie chère à Capcom de profiter de la notoriété de ses franchises les plus rentables qui transpire de ce SSFIV. Pas de scandale toutefois, car ce dernier est bien la meilleure (puisque la seule et dernière) version de Street Fighter IV. Mais il ne nous empêchera tout de même pas d'attendre Street Fighter V, qu'on espère déjà ultime.

+ Les plus

  • Dix personnages supplémentaires intéressants à jouer
  • Un effort consenti au niveau du prix (40€)
  • Amélioration du mode Online
  • Le retour des Bonus Stages

- Les moins

  • Ca reste globalement du recyclage
  • Douloureux pour les doigts si on n'a pas de stick arcade
  • Des thèmes musicaux tout sauf inoubliables
  • Des noms toujours pas rétablis