En ne livrant " que " 4,2 millions de tablettes iPad au troisième trimestre 2010, Apple a surpris les analystes, même si beaucoup n'y voient que le résultat de capacités de production limitées, ne permettant pas de répondre à la pression de la demande.

Steve Jobs, présent lors de la présentation des résultats financiers, a défendu sa tablette ( dotée d'un affichage 10" ) et rejeté l'idée d'un format 7", considérant que ce dernier n'offre pas un facteur différenciant suffisant par rapport au smartphone ( dont les tailles d'écran dépassent maintenant les 4" ).

Blackberry PlayBook 02 Il s'en est pris violemment aux projets de la concurrence, qui va justement miser sur des tablettes à affichage 7", à l'image de la Samsung Galaxy Tab, disponible d'ici la fin de l'année, et de la PlayBook de Research in Motion ( RIM ), qui sera lancée début 2011.

Steve Jobs a également envoyé une pique en direction du fabricant canadien en affirmant qu'avec 14 millions d' iPhone vendus ce trimestre, Apple avait fait mieux que RIM ( 12 millions de Blackberry écoulés au deuxième trimestre et jusqu'à présent deuxième plus gros vendeur de smartphones au monde ) et allait rester en tête les prochains trimestres.


Le fameux champ de distorsion de la réalité
Jim Balsillie, co-CEO de RIM, n'a pas tardé à réagir à ces arguments, de façon ironique : " ceux d'entre nous qui vivent en dehors du champ de distorsion de la réalité d' Apple savent que les tablettes avec affichage 7" représenteront en fait une grosse partie du marché ".

Pour ce qui est du nombre de terminaux vendus, le dirigeant de RIM note que la comparaison ne tient pas car le troisième trimestre est typiquement une période de fortes ventes pour les fabricants. Comparer des résultats obtenus au troisième trimestre avec ceux réalisés au deuxième trimestre n'est donc pas pertinent.

Par ailleurs, il suggère que le volume obtenu par Apple ce trimestre est peut-être la conséquence de ventes plus faibles au trimestre précédent qui ont été rattrapées au troisième trimestre et auraient mécaniquement accru le volume.

" Comme d'habitude, que le sujet porte sur les antennes, sur Flash ou sur les livraisons, le tableau présenté est incomplet et tôt ou tard, même les gens se trouvant à l'intérieur du champ de distorsion comprennent qu'on ne leur dit que la moitié des choses ", a conclu Jim Balsillie.

Au lancement de l' iPhone 4, l'affaire de l' " Antennagate " ( problème de réception du signal cellulaire lorsque le smartphone est tenu d'une certaine façon ) avait conduit Steve Jobs à s'attaquer à ses concurrents en indiquant que leurs terminaux souffraient du même problème et que ce dernier était donc général.

RIM, ainsi que d'autres fabricants montrés du doigt, avaient ironiquement démenti les propos du CEO d' Apple, évoquant déjà un " champ de distorsion de la réalité " à propos des arguments présentés.