L’exemple de ce gang d’affranchis en puissance (cf. photo ci-contre, crédits photo : Warner Bros.) réactualise ce dicton depuis longtemps tombé en désuétude. 4 lycéens auraient en effet détourné quelque 250 000 euros grâce à une petite combine utilisée sur Internet. Ou quand le web remplace avec efficacité le .44 Magnum…

C’est entre mars et novembre 2006 que l’opération fut menée par cette petite clique de 4 jeunes âgés de 18 et 19 ans (dont 2 frères). Ils auraient créé des centaines de comptes sur Internet avec de faux numéros de cartes bancaires. Le modus operandi est d’une simplicité éprouvée : après avoir récupéré un logiciel de piratage trouvé sur un site dit « warez », ces modernes Pieds Nickelés auraient créé de faux comptes sur le site Orange.fr – ce qui leur permettait de participer à des jeux online sur divers sites privés.

Et ce n’est que de longues semaines plus tard, à l’heure des vérifications des comptes que l’opérateur constatait qu’il n’y avait pas concordance entre les n° de cartes enregistrés et les informations personnelles. Du coup, Orange bloquait les sites. Ce petit manège dura plus de 7 mois et le magot s’élève à 250 000 euros environ.

Le butin était composé de consoles de jeu dernière génération, de téléphones portables high-tech, de matériel audio-visuel dernier cri et de chèques. Lorsque la machine judiciaire se mit en branle, tout alla très vite : les policiers de la Brigade d'enquêtes sur les fraudes aux technologies de l'information (BEFTI) de la police judiciaire parisienne, après l'ouverture d'une enquête préliminaire au tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) ont remonté les pistes laissées par les pirates. Comble de l’ironie, c’est grâce aux coordonnées personnelles laissées par les jeunes sur les sites pour récupérer leurs « gains » que la police a pu les identifier.

C’est ainsi que le 30 mai dernier, les enquêteurs ont pu leur mettre la main au collet à Challes-les-Eaux, en Savoie. Les pirates ont reconnu les faits et ont été déférés au parquet de Chambéry. Actuellement en liberté provisoire, ils risquent 5 ans de prison.