Le push e-mail ( ou push mail en anglais ) est à l'origine d'une petite révolution dans les terminaux mobiles et a fait le succès de la société Research in Motion, l'une des premières à proposer une solution complète, du serveur ( BES ou Blackberry Enterprise Server ) aux terminaux en passant par le middleware, capable d'en tirer parti.

Il s'agit d'une méthode de messagerie mobile permettant d'envoyer directement des messages reçus sur un serveur vers des terminaux mobiles. Plutôt qu'une synchronisation régulière entre serveur de messagerie et terminal, les messages sont " poussés " ( push ) vers l'appareil mobile.

Un e-mail arrivant sur le serveur est donc aussitôt redirigé vers le smartphone permettant à son destinataire de le recevoir dans un délai très court. Les premiers appareils à utiliser pleinement le push e-mail ont été les smartphones Blackberry, caractérisés par la présence d'un clavier alphanumérique pour répondre aux e-mails reçus.


De nombreux acteurs
Si les Blackberry ont longtemps été des emblèmes du push e-mail, les concurrents n'ont pas tardé à réagir, tant au niveau des solutions concurrentes ( Good, Visto, Seven... ) que des terminaux. On a ainsi vu fleurir pendant les années 2003-2005 de nombreux smartphones à clavier en provenance des principaux fabricants de téléphones.

Si le trio serveur / middleware / terminal est incontournable, certains, comme Microsoft, ont tenté l'intégration dans leurs gammes de produits. La méthode de push e-mail porte alors le nom de Direct Push, est livrée en standard sur les smartphones depuis la mise à jour de Windows Mobile 5 et est exploitable directement avec Microsoft Exchange Server sans ajout de briques supplémentaires.

Il existe également des solutions push e-mail open source ( Funambol... ) et des solutions gratuites ( Emoze, Cortado...  ). Même l' iPhone d' Apple s'y est mis, pour attirer la clientèle professionnelle, depuis la mise à jour de son firmware en version 2.0.


Un lien pouvant tourner à l'obsession
Le push e-mail, en facilitant l'accès à des messageries en situation de mobilité, est devenu une fonctionnalité incontournable pour les professionnels utilisant intensivement la messagerie électronique. Cela a conduit dans certains cas à des comportements déviants, les utilisateurs devenant accro à leur terminal, le consultant cesse pour vérifier l'arrivée de nouveaux messages. On parle alors de Crackberry, par analogie avec l'usage de stupéfiants.

La réception d'e-mails tout au long de la journée ( voire de la nuit ) sur son appareil mobile  entraîne le désir d'y répondre. Si le clavier intégré facilite la saisie, les utilisateurs les plus acharnés finissent pas souffrir du " pouce Blackberry ", correspondant à des douleurs au niveau du pouce liées à des manipulations excessives.

Ces exemples sont la partie émergée d'un problème plus général qui consiste en un risque de perte de repères entre vie privée et vie professionnelle. Les messages devenant accessibles à tout moment, c'est un véritable lien permanent qui est créé par rapport à l'entreprise, avec des conséquences positives  ( réactivité, dématérialisation du bureau ) mais aussi négatives ( stress permanent, travail supplémentaire )  qui vont nécessiter à court terme des politiques strictes d'utilisation pour éviter les excès.