WebOS 2 01 Le destin de WebOS n'est pas commun. Conçu par Palm pour prendre la suite d'un Palm OS usé jusqu'à la corde, racheté par HP avec l'ambition d'en faire le support d'une grande stratégie mobile, l'OS a été abandonné à peine plus d'un an après, avant d'être transformé en projet open source, faute d'avoir réussi à s'entendre sur un prix de vente.

Immense gâchis...ou plate-forme impossible à mettre en valeur ? D'anciens représentants de Palm et HP, comme Paul Mercer, évoquent cette seconde hypothèse dans un article du New York Times. Selon lui, WebOS, avec sa structure fondée sur le cloud et ses développements d'applications à partir de technologies Web, était en avance sur son temps, et sans doute trop pour une société comme Palm, qui n'avait sans doute déjà plus les moyens de s'imposer alors que iOS et Android recevaient déjà une oreille attentive de la part des développeurs.

Mais le choix de placer le moteur WebKit au coeur de la plate-forme a sans doute été une erreur car il ne permettait pas de profiter d'applications aussi fluides que sur iOS qui restait la référence en la matière en 2009.

D'autres anciens employés mettent également en avant le manque de leaders charismatiques qui auraient pu porter le projet à bout de bras et gagner la fidélité d'une communauté de développeurs à partir de laquelle la plate-forme aurait pu se diffuser.


Tous les ingrédients n'étaient pas réunis

HP TouchPad 02 Faute d'avoir réussi à faire durer Palm OS ( on se souvient de l'échec du développement de Palm OS 6, dont les composants ont été rachetés par la suite par le japonais Access et fusionnés dans son projet de plate-forme ALP ou Access Linux Platform ), Palm a fait avancer le projet WebOS à marche forcée pour obtenir un premier résultat en neuf mois seulement, mais sans disposer des bases que les développeurs ont dû créer de toutes pièces, d'abord sous la direction de Palm puis sous celle de HP, sans compter la difficulté pour trouver des spécialistes de WebKit.

Le rôle de Jon Rubinstein, CEO de Palm au moment du rachat par HP, est aussi pointé du doigt pour son entêtement à vouloir conserver WebKit au coeur de WebOS afin de lancer rapidement des terminaux mobiles, à commencer par le Palm Pre. Trop vite, trop tôt ?

L'appareil a été bien accueilli par la critique mais ses lenteurs ont vite pris le dessus, conduisant à d'importants retours et des ventes rapidement en berne.

Le rachat de Palm et de WebOS par HP aurait dû donner les moyens des ambitions initiales mais les problèmes de jeunesse de la plate-forme se sont révélés préjudiciables tandis que certains salariés essentiels à son développement ont quitté la société à ce moment.

Plutôt qu'une plate-forme à finaliser et à doter de moyens pour décoller, c'est donc plutôt d'un OS mobile prometteur mais dont il fallait revoir des pans entiers que HP a hérité. L'insuccès de la tablette HP TouchPad a ensuite précipité la décision de se séparer de WebOS.

D'une certaine façon, son passage en projet open source pourrait lui apporter les refondations nécessaires pour assurer son succès...s'il n'est pas encore trop tard, alors que Android et iOS sont maintenant solidement ancrés.

Source : New York Times