Introduction

On pourrait presque dire que la série des NFS est vielle comme le jeu vidéo tellement le nombre d'épisodes siglés des trois lettres est important. Et désormais, les conducteurs fous de cette saga sont aussi connus par les amateurs du jeu vidéo que par les amoureux du cinéma artistique et engagé qui porte le même nom. Need For Speed nous revient donc dans une version next-gen qui devait permettre au genre de gagner encore en beauté coté graphismes, alors que la série ne manquait déjà pas de charme.


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Mais on espérait également, et cette fois-ci indépendamment du next-gen, que notre jeu serait doté d'un peu plus de profondeur en terme de scénario ou d'un gameplay un peu amélioré notamment sur une fidélité plus grande à la réalité. Car si les voitures et les licences permettent un réalisme important, leur comportement sur le bitume laissait à penser que les développeurs n'avaient jamais mis les pieds dans un truc à quatre roues qu'ils appelaient indûment voiture.


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Une petite info du mois dernier, passée plus ou moins inaperçue, démontrait tout le bénéfice qu'avait pu retirer l'industrie automobile asiatique et particulièrement nipponne de la sortie de jeux vidéos en Europe et aux Etats Unis. C'est ainsi que ces deux contrées purent découvrir les Nissan Skyline ou encore une Toyota Supra, même si elles demeurent encore peu répandues sur le vieux continent. Alors, à quand des jeux vidéo financés par les grandes industries automobiles à des fins de promotion publicitaire ?


NFS style

NFS, pour beaucoup, ce sont des caisses, du tunning, des filles courtes vêtues et franchement plantureuses, des kékés ridicules et énervés lorsqu'on les double ou bien encore un coté bad boy en marge de la société. Outre le fait que le coté bad boy sied assez mal à un type qui dépense des dizaines de milliers de dollars dans des bolides et finance donc les grands groupes qu'il dénonce, le cliché est total lorsqu'on l'affuble du manteau sombre de la nuit. Cette nuit objet de tous les fantasmes et qui suscite toutes les supputations. Les clichés ont la peau dure. Mais cette fois, c'est loupé.


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Car une fois n'est pas, ou plus, coutume pourrait-on dire, le tout nouveau volet des NFS Pro Street se tient de jour. Ah bon ? Bah on est plus un mauvais garçon ? Nous serions tenté de vous répondre : non. Du moins presque. En fait dans cet épisode, on deviendrait presque fréquentable. Ryan Cooper, notre double vidéoludique, est un acharné des courses de voitures aux pièces aussi rares que les policiers dans une cité de Seine Saint Denis passé 20H30. Et puisque l'on parle des forces de l'ordre, notre ami a passé quelques temps poursuivi par ces derniers lors de courses sauvages.


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Mais voilà, cette fois-ci, c'est promis, finis les ennuis avec la police. Il se met donc en tête de ne participer qu'à des courses légales, ou du moins tolérées par les forces de l'ordre. L'esprit de compétition n'ayant toutefois pas quitté le bonhomme, il entend montrer à tous les péquenauds du coin qu'il est bien le meilleur pilote. La dessus, on retrouve bien le coté kitsch de la série. Mais avec la nuit, les circuits sauvages en ville et les flics en moins, ça faisait un sérieux coup de balai. Que restait-il donc dans ce jeu ?


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NFS Pro Stick

A la question du contenu, la réponse principale est bien entendu de nombreux modes de jeu. Ceux-ci sont divisés en quatre grandes catégories que sont le Grip, des courses simples pour parler clair, le drift, ballet à la limite du trophée Lalique mais version automobile, le sprint, plus proche désormais du dragster et les maxi défis, apologie de la vitesse maximale. A l'intérieur de ce quarteron de type de course, on retrouve différents challenges que les habitués connaissent pour la plupart. Pour le grip, il y a toujours les X tours à finir premier ou le contre la montre où vous opérez seul sur le bitume avec toujours le même objectif.


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Mais on a aussi droit à une course au segment durant laquelle le circuit est divisé en quatre partie, comme des partiels en formule 1, pour lesquels vous devez obtenir le meilleur temps à chacun. La partie Drift, elle, ne se décompose qu'en elle même, la seule variante tenant au fait que l'on se doit de posséder une voiture uniquement pour ce type de course. Le sprint pour sa part ressemble davantage à une course de dragster qu'aux précédentes versions connus dans les NFS. Auparavant il fallait gérer la circulation et des changements de direction. Mais puisqu'on est plus "official" c'est en ligne droite, sur circuit et cela mesure 400 ou 800 mètres.


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Le coté dragster est d'ailleurs d'autant plus renforcé par le fait qu'une épreuve de roue arrière existe, où bien évidemment celui qui fait la plus grande distance avec les deux pneus avant décollés du sol est déclaré vainqueur. Ceci donne encore un peu plus l'impression d'assister à des courses nord américaines peuplées de bolides improbables. Enfin le maxi défi fait lui la part belle à la vitesse, que ce soit pour l'obtention de la vitesse maxi la plus importante ou pour le cumul, un peu à la façon des épreuves de radar précédemment, des vitesses de passages à différents check points.


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Une Arcadulation

Mais au delà des retouches sur les épreuves en elles mêmes, c'est avant tout sur la façon de jouer à NFS Pro Street que la plus grande nouveauté a été apportée. En effet, Electronic Arts conscient des reproches souvent formulés et de la non déformabilité des carrosseries, a décidé de remédier à ce problème. Finies donc les courses où pas une rayure ne venait balafrer la belle auto alors qu'on avait emplafonné 8 réverbères, traversé 14 haies de ronces et fauché deux flics en civil. D'ailleurs, peut être que les civils n'étaient pas des flics mais ils avaient l'air louche...bref ! On vous le disait donc, même les plus amoureux du genre NFS trouvaient cela un peu bizarre.


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Le virage est donc d'autant plus important qu'il ne tient pas seulement à la possibilité d'abîmer sa caisse mais surtout parce qu'il modifie en profondeur le jeu. Car maintenant, il est interdit de la destroyer juste pour la simple et bonne raison que cela permettait de ne pas freiner. Si vous ne vous y résoudrez pas, il vous faudra en plus de l'inesthétisme, accepter de payer des réparations et voir votre score amoindri par l'état du bolide. Il est ainsi très pénalisant de toucher un mur ou un adversaire. C'est en cela que le gameplay est vraiment profondément modifié.


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Mais cette modification a également été portée sur le comportement des voitures lui même. Pour une fois, il est nécessaire de relâcher le bouton d'accélération et aussi conseillé de freiner pour garder une trajectoire optimale. Heureusement, conscients que la plupart de ses fidèles ne répondaient pas tous aux désir d'une simulation pure et dure, cette propension au freinage est modérée par une aide activable, ou pas, vous signalant la meilleure trajectoire et le moment du freinage. Utile mais un peu dirigiste.


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Ca pique à tes yeux ?

Le dernier élément à avoir fait le succès de ce jeu, et celui de l'industrie auto asiatique donc, ce sont...les voitures (ceux qui ont répondu les filles ont tout faux...). Et jusqu'alors les graphismes avaient été haut en couleurs. Une fois de plus, la version PS3 a reçu un jeu qui ressemble presque à un film tellement les dessins sont fins et les carrosseries léchées. La version PS3 disons-nous, mais pas la version PC du moins pas autant. Mais bon pour revenir à la PS3, on se rend encore compte que tout ceci est d'une beauté évidente, même lorsque l'avant de la Subaru chérie est aplatie façon groin. Les caisses ne sont pas toutes splendides (quelques mochetés parmi la galerie générale) mais sont superbes dans leur retranscription numérique.


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Toutefois, si les bolides valent le détour, on ne peut pas en dire autant des environnements. Il est clair que ceux-ci ont été l'objet d'un traitement haut de gamme, mais ce qui chagrine le plus est le manque de variété. On imagine fort bien que respectant leur idée de courses "official" sur des parcs fermés au cours de "jour de courses" on ne pouvait pas varier indéfiniment les thèmes. Mais entre les différents parcours d'un même jour de course, on retrouve les mêmes bouts voir le même circuit dans son intégralité. Cela donne donc une impression de déjà vu à vrai dire assez désagréable.


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Coté bande son, une flopée de musiques aux intonations variées ont été intégrées, puisque l'on est plus cantonné au Rap US et au RNB mais que l'on surfe aussi sur du métal et autres  joyeusetés. On retrouve d'ailleurs quelques morceaux déjà entendus dans d'autres productions d'EA tel un air emprunté au dernier FIFA dont le titre nous échappe. Mais au delà du coté musical, et des bruitages tout aussi réussis, vient se greffer la voix d'un DJ animateur des jours de courses excessivement présent. On aime ou pas, mais ses interventions (un peu répétitives tout de même) et ses quelques vannes donnent encore un meilleur cachet à l'ensemble.


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Des clous dans les pneus...

On ne pouvait toutefois pas terminer ce test ainsi, sans égrener les défauts qui jonchent tout de même la piste aux étoiles jusqu'ici dessinée. Il faut tout d'abord commencer par ce qui gène le plus à notre sens : le fouillis de ce jeu. Les menus de courses, imaginés comme un dessin à la limite du tag, ne permettent pas de s'y retrouver facilement, du moins au tout début. Ensuite, la participation à certaines courses nécessite la possession de certains types de véhicule. Et pour tout dire, on s'y paume un peu parfois. D'ailleurs à ce sujet, il n'est plus possible d'utiliser une voiture de grip pour du drift. Il est alors impératif de posséder de nombreuses voitures (une pour le grip, une pour le drift, une pour le sprint et une pour le maxi défi au minimum) et de les doubler ou tripler en fonction de la concurrence ou du type d'épreuve.


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Ceci fait donc dépenser beaucoup d'argent. Ce n'est pas un mal puisqu'il est virtuel. Mais cela amène au reproche suivant qui concerne la répétitivité de ce jeu. Nous vous le disons, la non-variété entre les circuits, assumée dans le prétexte des courses par les développeurs, n'aide pas. Mais quand en plus on passe des heures à refaire une course pour gagner plus de thunes parce qu'on a bousillé sa voiture et qu'en plus il faut en refaire pour acheter une caisse plus puissante, on passe vite son temps sur le même bout de route. Et à la longe c'est lassant. Pour le coup, il semble que le niveau de rémunération de chaque course, pour une fois un peu moins élevé, soit tombé un peu trop bas.


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Par ailleurs, la difficulté de ce titre, une fois absorbé la dimension pseudo simulation, est toujours assez basse. On fait ce constat alors qu'en plus l'impossibilité quasi totale de paramétrer ses commandes est ici stupéfiante. On parvient malgré cela facilement à mettre ses adversaires au pas et ceci est encore plus vrai dès que l'on dispose de bolides de plus en plus puissants. Car si vos adversaires semblent acquérir dans le même temps des machines de guerre, ils se refusent manifestement à en utiliser tout le potentiel. Enfin, nous avons trouvé le mode online assez discutable. Non que les courses soient inintéressantes. Au contraire. Le fait de pouvoir jouer humain/humain est toujours plaisant. Mais les attentes entre chaque course cassent le rythme et font passer un temps non négligeable planté devant son écran à ne rien faire.

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Conclusion

Au final, et malgré le fait que l'on a voulu terminer par les reproches, NFS pro street dans sa version PS3 est plutôt une réussite. Voulant se recentrer par rapport à la concurrence en reprenant un petit peu la main du coté de la simulation, NFS fait un petit pas loin d'être négligeable et qui place ce dernier volet à mi chemin entre l'arcade pure et la simulation totale. Il n'est donc pas impensable que ce jeu puisse satisfaire quelques partisans des deux mondes que l'on croyait inconciliable. Mais il est tout aussi possible que, dans un extrémisme souvent constaté, les uns le trouvent trop arcade pour un jeu qui prétend faire de la simulation et les autres trop simulation pour une série typée arcade.


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Le pari était donc osé de la part d'Electronic Arts. Mais la réussite est parfois à ce prix. Pour notre part, le challenge a été relevé puisque ce jeu parvient à réunir les deux versants et même à les concilier par instants. En fait on s'en rend de plus en plus compte que le temps passe et que l'on prend possession de véhicules puissants. La maîtrise de ceux-ci est un peu moins facile, c'est une litote, que par le passé. On mesure enfin la différence entre une traction et une propulsion ce qui a rarement été le cas des NFS jusqu'alors.  Seulement voila, pour arriver à ce point du jeu, il faut passer des heures à tourner en rond parfois sur les mêmes circuits. En aurez vous l'envie ? A coup sûr, cela en vaut pourtant la peine.

NFS Pro Street sur PS3 est disponible à partir de 56,50 €

+ Les plus

  • Des bolides toujours aussi fidèles et rutilants
  • Un changement de cap louable
  • Tunning de la carrosserie quasi infini

- Les moins

  • Répétitivité
  • Ni vraie simulation, ni vraie arcade
  • Mode online agaçant