Introduction

La guerre de cent ans, comme son nom le laisse suggérer et malgré le coté approximatif de la durée, contient en elle une denrée qui aurait du la destiner à plus d'adaptations vidéoludiques : sa longueur. En effet, pourquoi avoir déjà connu 8681 jeux sur la seconde guerre mondiale et si peu sur cet affrontement anglo-français ? La question mérite d'être posée sans pour autant que nous ayons de réponse réelle à apporter sinon peut être le nécessaire effort d'esprit didactique à intégrer pour donner au joueur un semblant de connaissance sur le sujet aux référence si anciennes (le collège) qu'elles sont pour beaucoup oubliées.


test bladestorm la guerre de cent ans ps3 image (1)      test bladestorm la guerre de cent ans ps3 image (2)

Koei et Omega force ont donc planché sur ce sujet pour nous rendre leur copie nommée Bladestorm: La guerre de Cent ans. Mais plutôt que de se la jouer STR classique avec des déplacements de troupes, des créations de forts et de châteaux ou bien encore des apprentissages de techniques de modification d'équipement, c'est plus sous une forme d'action forcenée saupoudrée d'un semblant de stratégie que nous avons pu prendre les armes. Il va falloir donc que vous jouiez du glaive pour mener vos troupes à la victoire. Et il a fallu que nous y jouions tout court pour vous donner notre avis.


test bladestorm la guerre de cent ans ps3 image (3)      test bladestorm la guerre de cent ans ps3 image (4)


La longue guerre

Bladestorm: La guerre de Cent Ans, part d'un postulat de base simplissime. Celui ci pourrait se résumer par : la guerre est source de profit. C'est bien connu, les périodes de troubles publics amènent quelquefois des individus jusqu'à l'opulence sur le dos des foules. Toutefois, dans ce jeu, il n'est point possible de revendre de la came ou des tickets de rationnement sur le marché noir pour devenir un pote de Crésus. Non, dans Bladestorm vous incarnez un mercenaire, le type de mec qu'il vaut mieux avoir comme ami si l'on veut dormir tranquille. En plus, si ce mercenaire fait parti de vos amis, pensez à l'alimenter grassement en monnaie sonnante et trébuchante sous peine de le voir partir sous d’autres cieux.


test bladestorm la guerre de cent ans ps3 image (5)      test bladestorm la guerre de cent ans ps3 image (6)

Car dans Bladestorm, en tant que mercenaire sans peur, sans reproche et surtout sans aucune vergogne, vous allez d'une bataille à l'autre en choisissant les camps français ou anglais au gré de votre rémunération. Bladestorm se pose ainsi comme un titre purement immoral puisque l'on se fiche éperdument de savoir pour qui on taffe du moment que cela est rentable. Bref, à peine passé le père noël et les bonnes pensées de la trêve des confiseurs, cela remet un peu les pieds sur terre, d'autant qu'on a aussi mangé du discours présidentiel en guise de trou Normand.


test bladestorm la guerre de cent ans ps3 image (7)      test bladestorm la guerre de cent ans ps3 image (8)

Et puisque l'on parle de Normandie, c'est par cette région que vous débutez vos pérégrinations. C'est un peu limitatif mais très vite, votre notoriété augmentant aussi vite que votre pécule et vos victimes, vous découvrez de nouvelles régions françaises dans un simili cours de géo. A vous les joutes en Champagne, puis en Bretagne etc etc. On commence donc par des régions fortement alcoolisées (amis normands, bretons et champenois désolé !) et c'est sans doute la raison de votre passage systématique par la taverne qui constitue votre base de repli et de signature de contrat. Car entre deux bitures, vous devez bien gagner votre vie en menant des batailles non ?


test bladestorm la guerre de cent ans ps3 image (9)      test bladestorm la guerre de cent ans ps3 image (10)


Les muscles avant la tête

Il vous faut donc vous rendre sur le pré vert pour mener vos troupes fraîchement enrôlées à la Taverne vers l'accomplissement de leur contrat. Pour ce faire, vous disposez de plus d'une dizaine de type de troupes, allant de l'épéiste, de l'archer ou du cavalier typiques aux plus exotiques lanceurs de couteaux ou tourneurs de massues. Reste ensuite à bien choisir l'unité que vous souhaitez contrôler, car vous avez ce choix, en fonction du type de troupe à détruire. C'est un des seuls paramètres vraiment stratégique de ce jeu qui intègre donc une donnée préférentielle pour les affrontements. Comme à l’accoutumée, un cavalier prendra facilement le dessus sur un épéiste mais se verra transpercé par un lancier qui lui même subira les foudres de l'épéiste. C'est un peu plus complexe et complet mais on se croirait revenu au temps des jeux de la poule, du serpent et du renard...


test bladestorm la guerre de cent ans ps3 image (11)      test bladestorm la guerre de cent ans ps3 image (12)

Le reste consiste essentiellement en la prise de position et en leur défense. Un bon gros rush de départ vous assure généralement une victoire facile mais vous pouvez aussi choisir de suivre d'autres troupes de votre camp pour parvenir à vos fins. Dans votre arsenal, chaque type d'unité possède des compétences particulières qui permettent de prendre le dessus. Et puis si vous êtes bien méchant et que vous trucidez suffisamment de pauvres soldats ennemis, vous avec le droit de bénéficier d'un petit supplément de furie pour calmer tout le monde. Ceci ressemble donc très fortement à un vrai jeu d'action plus qu'à un STR ou même à un jeu de guerre de type Legion Arena.


test bladestorm la guerre de cent ans ps3 image (13)      test bladestorm la guerre de cent ans ps3 image (14)

Enfin, à l'issue de vos combats, il vous est alloué des points d'expérience pour chaque troupe utilisée et permettant l'amélioration de leur compétence ou de leur équipement. En plus de votre notoriété, des objets trouvés et de l'argent, cet élément donne un vrai goût de gestion de troupe. On essaie ainsi d'utiliser un maximum chaque unité pour disposer à l'occasion d'un type d'unité aguerrie et conquérante si le besoin s'en faisait sentir. Sachez donc prendre le temps de multiplier les contrats en vous imposant des objectifs de progression d'unité afin de tirer le meilleur de chacune d'entre elles.


test bladestorm la guerre de cent ans ps3 image (15)      test bladestorm la guerre de cent ans ps3 image (16)


Une bien sale guerre

Le hic dans ce jeu vient essentiellement de la partie réalisation technique. Car si la répétitivité, l'inconsistance historique et les sempiternels écrans de chargements aux textes identiques sont des défauts clairs, ils ne sont rien en regard de la bande son et des graphismes de ce jeu. On ne va pas faire la guerre aux développeurs mais la leur est plutôt ratée. Vous vous retrouvez donc en possession de troupes assez moyennement modélisées dans des environnements qui, s'ils sont vastes, sont assez pauvres en détails. Quelques arbres, deux trois plans d'eau surplombés de ponts et toujours les mêmes villages ou châteaux. C'est trop peu, surtout sur un support comme la PS3 qui permet bien mieux.


test bladestorm la guerre de cent ans ps3 image (17)      test bladestorm la guerre de cent ans ps3 image (18)

En outre, les affrontements sont d'un brouillon sans nom. Une fois vos hommes lancés, attendez simplement qu'ils aient tué tout le monde ou qu'ils soient tous morts pour vous y retrouver. Car une fois les corps entremêlés, il est difficile de distinguer quoi que ce soit. La clarté n'est pas non plus la qualité principale de la carte qui apporte plus une touche colorée que des indications utiles, en dehors des mouvements de troupes signalés par des flèches directionnelles. Voila pour les yeux. Les oreilles, elles préfèreront sans doute aller écouter une bonne troupe de trompettistes d'unité plutôt que s'écouter les thèmes musicaux de ce jeu.


test bladestorm la guerre de cent ans ps3 image (19)      test bladestorm la guerre de cent ans ps3 image (20)

C'est ultra répétitif et franchement peu engageant. Quant aux voix de ce titre, hormis celle du tavernier qui prend les mêmes cordes vocales que le monarque Septim d'Oblivion, les autres sont tout à fait oubliables. Les cinématiques pour leur part, si elles donnent un semblant de profondeur à la bataille qui se tient avant ou après leur apparition, font vieillottes et peu en rapport avec les canons généralement constatés ces dernières années. Plus qu'un jeu PS3, on atteint là des performances visuelles moyennes pour une PS2.


test bladestorm la guerre de cent ans ps3 image (21)      test bladestorm la guerre de cent ans ps3 image (22)


Conclusion

Il est rageant de se dire que ce jeu méritait une réalisation un poil meilleure pour en faire un très bon jeu. Car pour le reste, il possède un réel coté addictif de par ses affrontements rythmés et brefs. Vous passez rarement plus de deux minutes à bagnauder à la recherche de chair fraîche et la limitation de la map à un temps imparti avant la tombée de la nuit oblige à un maximum d'activité. On enchaîne ainsi les contrats comme des têtes au bout de lances effilées et l'on progresse dans cette aventure épique qu'est la guerre de Cent ans.


test bladestorm la guerre de cent ans ps3 image (23)      test bladestorm la guerre de cent ans ps3 image (24)

Reste le côté ballot de l'intégration des batailles de la guerre de cent ans. Car si quelques affrontements célèbres figurent dans ce jeu, pour le reste c'est le grand n'importe quoi. En plus, une fois que vous avez pris une ville, il est fréquent de voir que le contrat suivant redonne la ville au camp adverse sans que l'on comprenne vraiment pourquoi. Les explications textuelles ne suffisent généralement pas à la crédibilité du déroulement de cette longue guerre pour laquelle il aurait mieux valu, vu que des libertés historiques ont été prises, une customisation de l'issue de quelques combats plutôt que l'adjonction artificielles de combattants alors inconnus.


test bladestorm la guerre de cent ans ps3 image (25)      test bladestorm la guerre de cent ans ps3 image (26)

Bladestorm: La guerre de cent ans est disponible sur PS3 à partir de 49,90 €

+ Les plus

  • Jeu rythmé et prenant
  • Modification des troupes et des équipements
  • Progression aisée

- Les moins

  • Réalisation graphique moyenne dans sa totalité
  • Bande son pauvre
  • Brouillon