Jeu de plateau, jeu vidéo

"Un concentré de fun pour toute la famille", annonce la jaquette de Cranium Kabooki. C'est donc sur cette bonne parole que nous avons lancé le jeu sur la console, cette adaptation du jeu de société du même nom. Pour rappel, Cranium est un jeu de plateau assez complet puisque les questions et thématiques abordés sont très généralistes et portent sur des exercices de culture générale, de mime, de dessin, etc... Il est un point qu'on ne pourra réfuter, c'est bien l'extrême fidélité dont les développeurs d'Ubisoft Québec ont fait preuve. Le concept du jeu est identique, les quatre icônes au dessin si particulier sont les mêmes. Dans l'absolu, le plaisir apporté par le jeu de plateau aurait du lui aussi être de la partie. Malheureusement le plaisir ne prend pas et souvent à cause de soucis techniques.


Cranium Kabooki est un jeu qui se joue exclusivement en multijoueur, aucune partie solo n'ayant été intégrée au jeu. Vous devrez donc être quatre au minimum pour pouvoir monter deux équipes, le jeu permettant d'aller jusqu'à quatre groupes de joueurs. Pas besoin de disposer de quatre télécommandes, une seule Wiimote suffira bien largement.  Jusque là donc, rien de bien compliqué, vous entrez dans le jeu une fois le nombre de joueurs sélectionnés. On regrettera l'absence d'un réglage du niveau de difficulté : si le jeu plateau porte la traditionnelle mention "7 à 77 ans", il en va de même très logiquement pour le jeu vidéo. Seulement voilà, on ne répond pas au même question à 12 ans qu'à 45 ans, et l'adaptation du jeu en fonction de l'age des joueurs présents auraient permis aux plus jeunes de prendre un vrai plaisir et de répondre aux questions de culture générale. Si vous jouez en famille, pensez à répartir les plus jeunes dans toutes les équipes, sinon, ils partiront avec un désavantage certain.

Un gameplay désastreux

Le jeu ensuite donne l'impression de tomber dans une mauvaise émission de la roue de la fortune, le chien et la jolie blonde en moins. Pour accéder aux différents mini-jeux, il vous faudra tourner le carrousel, une sorte de roue qui déterminera l'épreuve sur laquelle vous et votre équipe allez être testé. Pour remporter l'aventure, il vous faut simplement remporter le premier les 24 jetons requis. A deux équipes, la durée de la partie est assez raisonnable, mais elle devient nettement plus longue et donc plus lassante quand il s'agit de jouer à trois ou quatre équipes. Là non plus, pas de réglages de disponibles, ce sera 24 jetons quoiqu'il arrive. Le jeu a beaucoup de mal à s'adapter à son public.


Les mini-jeux sur lesquels vous allez jouer ont au moins la particularité d'être assez diversifié pour ne pas trop vous lasser. Après, si vous tombez sur les mêmes, c'est simplement une question de chance ou bien que la roue n'est pas avec vous. Au programme donc, nous l'avons déjà vu, des questions de culture générale, des jeux de lettres, des mimes, des jeux de dessins du même acabit qu'un "Dessinez c'est gagné" ainsi que des jeux musicaux.

Pour la plupart de ces jeux, il vous faudra faire deviner des éléments, des mélodies à vos équipiers. Mais comment vous donner la solution d'un dessin à faire reconnaître par exemple sans que vos amis n'aient à se retourner de l'écran à chaque fois ? Tout simplement en cryptant les solutions sur ce même écran et en ne vous donnant la possibilité qu'à vous et à vous seul de pouvoir lire un mélange de lettres et de couleurs grâce à des lunettes 3D, présentes avec le jeu. Le concept est original et permet d'éviter toute tricherie.


Mais un autre point où le jeu dérape, c'est bien sur la prise en main de la grande majorité des mini-jeux et ce à deux niveaux. Chaque épreuve est présentée avant de se lancer et des micro-instructions vous sont délivrées quant à la façon de tenir la Wiimote et d'agir avec elle. Sauf que les schémas et autres descriptions sont à ce point tellement mal réalisés que vous ne comprenez pas tout, tout de suite. Il vous faudra y revenir en cours de partie, alors que le chrono tourne, pour bien comprendre le déroulement du jeu.
Et puis, point essentiel, la jouabilité. Le contrôle de la télécommande se révèle bien souvent inadaptée et manquant cruellement d'imprécision. L'épreuve de mime est sans doute la plus sinistrée, car le jeu a réellement du mal à prendre en compte votre interprétation personnelle réalisée à coup de télécommande d'une brouette par exemple. La jouabilité pêche beaucoup trop et vous fait perdre sur de trop nombreuses épreuves. Il y a de quoi s'agacer, surtout quand la défaite n'est pas de votre fait.

Galerie d'images

Conclusion

Cranium Kabooki est donc un jeu dont on se lassera très largement. La réalisation technique pêche sur de trop nombreux points pour qu'il soit réellement plaisant de s'adonner à une partie en famille. Au final, on s'y ennuie plus qu'on ne s'y divertit et pour un party game, c'est un peu dommage. Pour le coup, le studio d'Ubisoft Québec nous déçoit un peu, le studio nous ayant tout de même habitué à mieux. Aucun point ne viendra sauver ce titre ou susciter un quelconque intérêt. Ce n'est pas très grave non plus, la Wii ne manque pas de party game nettement plus sympathique.

Si malgré tout le jeu vous tente, Cranium Kabooki est disponible à partir de 39 €.





+ Les plus

  • Diversité des épreuves

- Les moins

  • Jouabilité exécrable
  • Environnements austères
  • Pas de réglages possibles
  • Ne suscite aucun plaisir de jeu