Panique sur la planète rouge

Autrefois orientée vers le jeu de tir à la première personne, la série Red Faction a changé de fusil d'épaule dans le cadre de son troisième épisode. Optant pour une orientation third person shooter, l'opus proposait également une importante liberté d'action avec une progression basée sur un système de missions. Parfait pour les réfractaires aux titres trop dirigistes, ce Red Faction : Guerrilla offrait en revanche un rythme trop décousu, suscitant de ce fait un intérêt variable sur le long terme.

Se déroulant toujours sur Mars, Red Faction : Armageddon prend place deux générations après les événements opérés dans le troisième volet. Vous incarnez d'ailleurs le petit fils du héros de Guerrilla, Darius Mason. Le gaillard se charge de tenir une entreprise d'exploitation minière à Baston. Le climat sur Mars étant devenu invivable depuis la destruction des Terraformers – appareils gérant le temps sur Mars – par les Marauders – un groupe d'illuminés mené par Adam Hale – les humains se sont reclus dans les souterrains. Darius, dans le cadre d'une mission dans un vieux temple Marauder libère par inadvertance une menace enfouie dans les profondeurs de la planète. Aussi, aux côtés des affrontements entre les Marauders et les colonies, une nouvelle menace extra-terrestre obligera Darius et les quelques humains restants de prendre les armes et se battre pour leur survie.

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Contrairement à Red Faction : Guerrilla qui se concentrait exclusivement sur la surface de la planète rouge, ce quatrième opus opère en quasi-totalité dans des souterrains sombres et humides. De ce fait, le titre propose une faible luminosité ambiante et, à l'instar d'un épisode de Dead Space, joue sur la visibilité réduite et l'effet de surprise pour nous mettre la pression. Par extension, le titre se veut nettement plus avare en terme de liberté d'action, les développeurs ayant mis l'accent sur un rythme scénaristique soutenu en faveur d'une meilleure immersion. Aussi, il ne faudra pas s'attendre à se balader dans les niveaux sans but précis, l'évolution étant clairement linéaire à l'instar de nombreux TPS. Le système de missions est donc absent, Darius étant destiné à progresser avec des objectifs bien précis.

Au niveau de l'ambiance, Red Faction : Armageddon s'associe volontiers à Dead Space en raison de l'obscurité ambiante, mais également par ses créatures vives, difformes et extrêmement dangereuses. Si les premiers échanges de tirs s'effectuent contre les Marauders en surface – permettant de constater les améliorations apportées au confort de prise en main par rapport à l'opus précédent – l'essentiel des gunfights s'effectuent contre les créatures extra-terrestres. Le bestiaire n'est d'ailleurs pas très fourni, puisqu'il se contente de peu de modèles, certains étant identiques dans leur conception et leur déplacements avec uniquement des attaques différentes. En somme, nous comptons essentiellement les petits ennemis « grouilleurs » faibles mais généralement nombreux, des créatures plus grandes qui s'accrochent au plafond (certaines se téléportent), ainsi que des colosses plus retors à mettre au tapis. La subtilité s'effectue ensuite au niveau des pouvoirs associés.

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Détruire puis reconstruire

Si ce quatrième épisode de Red Faction se déroule en grande partie sous terre, ce n'est pas pour autant que les capacités du moteur physique de la série sont amoindries. Si le GeoMod était clairement bluffant dans Red Faction : Guerrilla, il sera tout aussi impressionnant dans cette nouvelle aventure. S'il ne faudra plus autant compter sur la démolition d'immenses bâtiments et autres tours dans la campagne solo, de nombreux éléments du décor pourront être arrachés pour des dégâts époustouflants. L'aspect étriqué des niveaux ajoutent de ce fait un effet de proximité supplémentaire, agrémenté par les échos sonores assourdissants. À l'aide de votre marteau ou tout simplement de la nanoforge, vous pourrez vous adonner aux joies de la démolition.

Pour rappel, la nanoforge – déjà présente dans le précédent opus – offre deux fonctions : détruire les décors à l'aide d'un choc énergétique, mais également de reconstruire ce que l'on désire à proximité et à distance (via des grenades d'énergie). Cette fonctionnalité à elle seule se présente comme la grosse originalité du titre, influant positivement sur le gameplay. Par exemple, vous pourrez détruire des containers et les remodeler autour de vous afin de s'en servir comme bouclier contre les assauts ennemis. Dans un même temps, le fait de pouvoir faire réapparaître les décors était primordial pour la bonne progression du soft car il suffisait de réduire un escalier en poussière pour se retrouver bloqué. La nanoforge n'ayant pas de limite de reconstruction, autant en user et en abuser.

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Ce pouvoir offre également des utilisations intéressantes en combat. Au fil de votre cheminement, vous pourrez utiliser la capacité de furie (offrant une plus grande puissance de feu sans avoir à recharger pendant quelques secondes), d'onde de choc (similaire à la stase de Dead Space, pour immobiliser momentanément les ennemis) ainsi qu'un bouclier fort utile contre certains ennemis et boss récalcitrants. La portée de ces pouvoirs dépend de votre évolution personnelle. En effet, un arbre d'améliorations est accessible depuis des bornes spécifiques dans le jeu, permettant de gagner en efficacité en échange de métal récolté sur les structures brisées et dans les recoins des niveaux. Il faudra un certain temps pour débloquer l'ensemble des améliorations, découlant au final sur une meilleure puissance de feu, ainsi que des pouvoirs de nanoforge intensifié.

Au niveau de l'armement, cet épisode de Red Faction s'avère particulièrement intéressant et surprenant. L'équipement le plus jouissif s'avère être le fusil magnétique, une arme qui permet d'attirer deux éléments l'un contre l'autre avec une puissance inouïe. Cela fonctionne plutôt bien sur les ennemis, découlant sur d'importants dégâts tout en proposant un aspect visuel bluffant. De ce fait, ce sera probablement l'arme de prédilection des joueurs, bien que les autres équipements ne manquent pas de piment. On retrouve bien évidemment le marteau, le fusil d'assaut, fusil à pompe, lance-roquettes, fusil à plasma, lance-grenades et autres pistolets. Dans le lot, le fusil à nanites retiendra notre attention par son efficacité sur les ennemis et les décors, ainsi que canon singularité qui projette des trous noirs. En bonus, lorsque vous aurez terminé l'aventure, une « nouvelle partie + » permettra de tester M. Toots, une arme qui ne plaira pas aux fervents admirateurs de « Mon Petit Poney ».

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Efficacité prouvée

Manette en main, Red Faction : Armageddon se veut nettement plus confortable que son grand frère, tout particulièrement au niveau des fusillades. Pour les néophytes, une aide à la visée est présente (désactivable dans les options), ce qui ne sera pas de trop face à certains ennemis qui apparaissent allègrement au-dessus de votre tête ou dans votre dos. Vu que les niveaux sont particulièrement sombres, il est parfois difficile de bien distinguer les créatures. Les esquives sont toutefois possibles et largement bienvenues contre certains molosses qui vous sautent dessus à la moindre occasion. En sus des affrontements à pied, le titre propose des phases de jeu à bord de mechs, mais également de podes affreusement lents et d'un véhicule volant (qui rappelle légèrement Descent ou Forsaken). Ces subtilités servent avantageusement la diversité, permettant de tâter des armes parfois très destructrices.

Quoi qu'il en soit, le titre reste linéaire, les chemins à emprunter étant clairement dessinés et dirigés par un GPS interactif contrôlé par la nanoforge. Nous aurions apprécié des niveaux légèrement plus vastes, dans un souci d'esquiver l'aspect dirigiste par des embranchements secondaires. Ce choix découle sur une durée de vie assez moyenne (environ huit heures pour un premier trajet), agrémentée par la possibilité de poursuivre avec les armes et améliorations acquises dans une seconde partie avec un niveau de difficulté différent. À ce sujet, sachez que le titre demeure très facile à parcourir. Aussi, il est conseillé d'opter pour les modes de difficulté plus avancés pour les habitués des third person shooters, afin de mieux apprécier l'aventure.

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Aux côtés de la partie solo, le titre propose deux modes de jeu orientés vers le multijoueur. Le premier, baptisé Infestation, se présente ni plus ni moins comme un mode survie jouable de un à quatre joueurs. Il faudra tenir la cadence des vagues d'ennemis de plus en plus féroces, en s'entraidant et se réanimant au besoin. Quelques cartes sont disponibles et il faudra quelques heures pour en effectuer toutes les vagues. Le second mode, Ruines, permet de s'adonner aux joies de la destruction : vous disposez de quelques secondes pour effectuer un maximum de dégâts dans une zone de jeu, afin de débloquer les niveaux suivants. Attention cependant, ce mode de jeu nécessite un code spécial à usage unique, mettant à dos les joueurs qui comptent sur le marché de l'occasion pour se procurer le soft. Si ces deux ajouts sont intéressants, ils se révèlent bien plus légers que le mode multijoueur du précédent épisode.

Au niveau de la réalisation, le titre propose un moteur graphique similaire au troisième opus, pour un rendu globalement correct. Le level design est cohérent et assez varié, même s'il se cantonne en grande partie sur des environnements souterrains. Les destructions sont toujours très impressionnantes, même si de légers ralentissements se font sentir lors de l’abattage de certaines structures complexes. Les bugs ne sont pas légion, à l'exception de quelques petits défauts mineurs avec les décors destructibles. Au niveau des bruitages, le travail effectué est de qualité, ajoutant une dose d'immersion supplémentaire au travers d'échos bien travaillés. Les doublage anglais sont relativement corrects, on regrettera toutefois que Volition n'a pas jugé utile d'appliquer des sous-titres aux messages vocaux trouvés dans le jeu. Pour en décrypter les propos, il faudra passer par l'interface.

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Au final, Red Faction : Armageddon se profile comme un très bon third person shooter, plus jouable que son aîné et proposant des fonctionnalités particulièrement intéressantes telles que la nanoforge. Ainsi, il sera possible de s'adonner à la destruction de masse à l'aide du moteur physique GeoMod toujours si impressionnant, mais également de reconstruire à sa guise les environnements passés à la moulinette. Bien plus dirigiste que Guerrilla, Armageddon propose toutefois un rythme plus haletant mais également une durée de vie amoindrie. Jouissif une fois la manette en main, le titre propose de la variété en terme d'armement (notamment le fusil magnétique), mais malheureusement pas autant au niveau du bestiaire. Plus anecdotique que son aîné en ce qui concerne le multijoueur, il est clair que ce Red Faction : Armageddon s'adresse avant tout aux amateurs de campagnes solo défoulantes et agréables à jouer.

+ Les plus

  • Le GeoMod toujours impressionnant
  • Les possibilités de la nanoforge
  • L'ambiance immersive
  • Très agréable à jouer

- Les moins

  • Linéaire
  • Plutôt court
  • Bestiaire assez pauvre