Depuis plusieurs mois déjà, Free répond à la pénurie d'adresses en IPV4 par un regroupement de ses abonnés sur une unique adresse IPV4 publique en leur attribuant différents ports. Pour les abonnés, cela ne bloque pas la connexion à Internet, mais la manipulation ampute sérieusement le pouvoir d'action de la commission HADOPI.

Cela fait quelques années déjà que l'on évoque le manque d'adresses IPV4, un phénomène que l'on doit à l'accroissement spectaculaire d'Internet ces 5 dernières années. Et puisque tous les équipements ne sont pas encore capables de migrer vers l'IPV6, les opérateurs ont recours à quelques manipulations pour continuer d'assurer le service.

Plusieurs abonnés peuvent alors se voir attribuer la même adresse IPV4 avec un port différent. Si dans la plupart des cas, la pratique ne pose pas de problème, elle peut toutefois engendrer des difficultés à accéder à certains services, notamment certains jeux en ligne ou services de téléchargement ou de musique qui utilisent des ports spécifiques.

Mais actuellement, c'est à la HADOPI que la situation pose problème. L'autorité qui surveille les téléchargements est désormais incapable de définir clairement l'identité d'un contrevenant, puisque certaines adresses IP cachent en réalité plusieurs abonnés. La HADOPI n'a actuellement aucun moyen de savoir qui se cache derrière chaque port d'une IP précise, et aucun recours légal ne lui permet d'imposer à Free d'obtenir l'information.

La situation pourrait durer, puisque la bascule vers l'IPV6 n'est pas encore forcée par les opérateurs, et d'ailleurs, actuellement seuls Orange et Free le proposent. Bouygues pour sa part, n'a pas l'intention de développer l'IPV6 avant 2017...