Dure vie à Santa Destroy

Travis, le héros de ce No More Heroes, est un petit branleur, encore un peu ado sans doute, et qui n'a goût que pour les femmes, de préférence à forte poitrine, les cassettes porno qu'il ne rend pas au vidéo-club, aux dernières fringues à la mode, au gel longue tenue et à sa moto. Et c'est à ce genre de mec qu'il arrive tout et n'importe quoi, trop occupé à penser à ramener une jolie blonde dans son lit. En début de partie, Travis vous comptera sa mésaventure. Une jolie blonde, Sylvia Christel, lui fait signer un contrat, l'engageant par la suite à tuer les uns après les autres les dix meilleurs assassins de la ville. Le risque encouru, se faire tuer à son tour.


Embarqué bien malgré lui dans les plans d'une obscure organisation, Travis se plie à son devoir, motivé par la possibilité de conclure et de profiter de tous les charmes de Sylvia une fois le premier rang d'assassin atteint. Sauf que la route est longue, et que même si notre héros se révèle habile de son Beam Katana, on le sent tout de même un peu paumé. Face au dixième assassin, personnage expérimenté et charismatique, Travis nous paraît comme un pauvre petit garçon qui se lance dans la cours des grands. On en aurait presque pitié pour lui.


Sauf que ce petit garçon vient normalement, si vous avez été raisonnable, de suivre un petit tutorial pour lui apprendre les bases du combat et les nombreux combos à sa disposition. Les joueurs habitués des titres de Sudo 51 ne seront pas étonnés de voir à quelle point la prise en main du jeu se montre simple et accessible.
Les combats reposent essentiellement sur le sabre de Travis. Le bouton A distribue les coups, la position de la télécommande détermine la frappe en haut ou en bas. Dès que votre adversaire atteint la fin de sa vie, une flèche s'inscrit à l'écran et indique la direction que vous devez donner à la Wiimote pour réaliser le coup final. La technique se veut assez simple et compte aussi les coups de surprise, les empoignades avec le bouton B, les clash... Tous les mouvements s'afficheront à l'écran, impossible donc pour vous de ne pas venir à bout de vos ennemis.


Puisque nous en sommes à parler des combats, ceux que vous enchaînerez face à des vagues ennemies plus ou moins résistantes, dispose d'une particularité. Une sorte de mini-roulette (la même que l'on trouve sur une machine à sous) se déclenche alors que votre ennemi souffle ses derniers râles. Si vous obtenez trois symboles identiques, ce n'est non pas le jackpot, mais une transformation qui vous arrive. Travis devient alors surpuissant le temps d'un instant, les graphismes changent et les adversaires n'ont aucune chance face à vous. C'est jouissif et, tellement pris dans vos combats, vous en sentiriez même cette nouvelle force coulée jusque dans la télécommande.

De l'argent pour combattre

Si ce type de gameplay se montre assez simple, ce n'est pas pour autant que les combats seront une partie de plaisir. Contre les nombreux adversaires placés sur votre chemin, vous n'aurez normalement aucun mal à les passer. Vous sentirez même poindre un sentiment de répétitivité à leur égard mais ils ont au moins le mérite de vous faire la main et d'acquérir un peu d'entraînement au vu des fameux combats qui vous attendent.


Et c'est donc là qu'entrent en jeu les assassins, au nombre de dix, qu'il va falloir tuer un à un pour gravir lentement mais sûrement les échelons jusqu'à la première place. On saluera l'effort des développeurs d'avoir créé dix personnages charismatiques, disposant tous d'un background et d'un univers qui leur est propre. Même si vous ne les croiserez le temps que d'un combat, le jeu introduira une cinématique efficace mais néanmoins courte, vous permettant de découvrir et de sentir les enjeux sous-jacents de ces affrontements pour l'assassin défié. Mais pas question de vous attarder, votre concentration doit être à son paroxysme car ce sont les combats les plus âpres et difficiles que vous vous apprêtez à vivre. Les frêles adversaires que vous avez affrontés jusqu'à présent ne sont rien à côté. Ici, il faudra sortir vos plus beaux combos, analyser la technique de combat de votre adversaire pour mieux parer les coups. Ces instants seront tendus.


No More Heroes, ce n'est pas qu'un enchaînement de combat, le titre disposant d'un contenu un peu plus étoffé. L'organisation des combats avec les assassins du Top 10 nécessite de réunir à chaque fois une somme d'argent de plus en plus importante. Pour vous faire de l'argent de poche, vous aurez le choix entre les contrats (tuer nombre d'ennemis ou une tête en particulier) et les jobs. Ceux-ci se révèlent assez incongrus, surtout pour notre assassin en herbe qui veut se la jouer mec cool. Tondre la pelouse, ramasser des noix de coco, faire mumuse avec des scorpions seront les tâches ingrates, mais néanmoins lucratives, que vous serez amenés à faire.


De l'argent, il vous en faudra encore et toujours. Non seulement pour les combats, mais aussi pour votre bien-être personnel. Travis est une victime de la mode et son statut l'oblige à changer de fringues régulièrement. Une boutique est donc de la partie pour alimenter la garde robe du héros. Vous trouverez également de quoi dépenser vos sous dans les salles de muscu (qui vous serviront à améliorer vos techniques de combat), ou dans l'amélioration de votre arme de prédilection. Et une fois de plus, tous les personnages que vous rencontrerez disposeront eux aussi de leur charme particulier.
Vous pourrez aller à leur rencontre en chevauchant votre grosse moto dans les rues de Santa Destroy, graphiquement pauvre.Ce n'est pas ici que vous en prendrez plein les yeux, et si vous êtes en plus fans de GTA, alors vous trouverez No More Heroes très gentil. Vous ne ferez qu'effleurer les piétons, les dégâts sont inexistants et vous pourrez vous vautrer à moto sans que celle-ci ne gagne une seule rayure. Qui plus est, cette grosse cylindrée n'est pas vraiment souple à conduire...


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Conclusion

No More Heroes se distingue par l'ambiance générale qu'il dégage. Un jeu de cet acabit sur la Wii, nous n'en avions jamais vu. La console de Nintendo se dévergonde un peu en accueillant un tel titre et ce n'est pas sans nous déplaire. Le ton est décalé, les personnages ne manquent pas de répartie. A ceci s'ajoute une bande son extrêmement bien choisie et des graphismes assez atypiques. Un brin rétro, beaucoup même, le titre nous emporte dans un univers bien loin de ce que la console de Nintendo nous avait habitué. Et c'est peut-être aussi pour ça qu'on aime, justement en plus de toutes les qualités intrinsèques du titre.

Et tant pis pour cette version censurée, qui modifie les giclées de sang rouge en giclées de liquide noir. No More Heroes garde tout ce qui fait de lui un bon jeu, pas parfait pour autant mais sur lequel on passe un très bon moment.

No More Heroes est disponible à partir de 54, 99 €.



+ Les plus

  • Jeu original
  • Scénario et ton décalé
  • Ambiance prenante
  • Contenu

- Les moins

  • Répétitivité du gameplay