Les abonnés Free Mobile sont nombreux à constater des problèmes d'appels interrompus brutalement ou n'aboutissant pas ou des difficultés avec la data mobile, principalement dans un créneau horaire de 18 à 21 h.

L'opérateur, longtemps silencieux, a connu quelques gros incidents qui l'ont poussé à donner les premiers détails de la nature des dysfonctionnements, en promettant une amélioration d'ici une dizaine de jours.

Si l'Arcep a vérifié par deux fois que le nouvel entrant disposait bien d'une couverture en propre conforme aux obligations de sa licence, l'Autorité ne s'est pas penchée sur la qualité de service du réseau Free Mobile, quelle ne mesurera que plus tard dans l'année en même temps que celle des autres opérateurs.

En attendant, le magazine Capital a voulu mener sa propre enquête et a procédé à une série de mesures sur les agglomérations de Paris et de Lyon en testant le taux d'échec d'appels sur un échantillon de 1800 à environ 2000 tentatives sur les réseaux des quatre opérateurs.

Logo Free Mobile Dans le cas du réseau Free Mobile, 1995 mesures ont été effectuées " dont 363 en réseau propre ", est-il précisé. Capital a également testé le téléchargement d'un fichier de 2 Mo via un outil automatique. La publication présente ses résultats qu'elle qualifie de " première [enquête] à mesurer la qualité du réseau du nouvel opérateur ".

Sans renier la pertinence du travail, il serait plus juste de parler de mesure de la qualité d'une portion du réseau de Free Mobile, et pas la meilleure, Xavier Niel, patron d'Iliad, ayant lui-même reconnu que les antennes Free étaient rares à Paris du fait de lenteurs pour obtenir les autorisations d'installation d'antennes.

Plus que la mesure de qualité de service du réseau Free, c'est celle de la partie "itinérance" du réseau hybride de Free Mobile qui est observée, cette nature hybride étant au coeur des accusations des autres opérateurs et syndicats car elle a permis de proposer des forfaits à prix très bas en passant outre le fait que Free ne dispose que de 27 à 30% de couverture propre. Mais pour l'utilisateur final, c'est la configuration qu'il rencontrera le plus souvent pendant encore quelque temps

Il reste que ce qu'elle trouve n'est pas brillant. Entre 18 et 21 heures, le taux d'échec des appels sur les agglomérations parisiennes et lyonnaises serait de 46%, soit près d'un appel sur deux n'aboutissant pas, quand il est de 1% chez les autres opérateurs.

En dehors de cette période, le taux d'échec resterait important, un tiers des appels n'aboutissant, contre toujours 1% chez les autres opérateurs. L'enquête suggère que les échecs ont lieu principalement pour des appels passant par l'itinérance Orange ( jusqu'à 52% ) alors que ceux sur le réseau propre de Free restent modérés ( 4% ), même si la différence d'échantillonnage entre les deux oblige à rester prudent sur les conclusions.

Mesures réseau Free Mobile
Source : Capital / Directique

Du côté du transfert de fichiers, le taux d'échec pour un fichier de 2 Mo est de l'ordre de 15 à 16%, contre globalement autour de 1 à 2% pour Orange et SFR, et de 3 à 6% chez Bouygues Telecom en fonction de la plage horaire.

Sur ce point, c'est le réseau propre de Free Mobile qui pèche le plus, avec 57% d'échec de transfert entre 18 et 21 h; et avec des débits plus faibles, l'enquête suggérant que plus de 80% du fichier de 2 Mo était transféré en moins de 20 secondes chez Orange et SFR, plus de 60% chez Bouygues Telecom mais seulement 32 à 35% chez Free Mobile, que ce soit en itinérance ou via son réseau propre.

Capital pare déjà le risque d'une plainte de l'opérateur contre ceux qui dénigrent son réseau en indiquant avoir fait appel pour ses mesures à un spécialiste, la société Directique, qui est l'un des partenaires de l'Arcep pour son enquête annuelle sur la qualité de service des réseaux mobiles français.

Source : Capital