La CRIA vient de publier une étude qui " dédiabolise " le P2P : pour le moins surprenant de sa part.

P2p canada La Canadian Recording Industry Association dont le rôle est assimilable au SNEP ( Syndicat National de l' Edition Phonographique ) français, vient de se faire l'écho plutôt timoré, il est vrai, d'une enquête qu'elle a diligentée auprès de Pollara, une firme canadienne de recherche sur l'opinion publique et le marketing.

Réalisée entre le 17 et 22 février 2006, son objectif était de rendre compte des habitudes de consommation de la radio et de la musique du 2ème pays le plus vaste du monde.

Michael Geist, détenteur de la chaire de recherche du Canada en droit d' Internet et d' E-commerce à l'université d' Ottawa, apporte un éclairage sur cette étude de 144 pages et met en évidence quelques points précis.

  • parmi ceux qui téléchargent de la musique via les réseaux P2P, les titres présents dans leurs ordinateurs proviennent à 36,4 % de leurs propres CD rippés, à 32,6 % d'un échange P2P, à 20,1 % de plate-formes légales, à 8,8 % d'amis, à 5,6 % des sites de l'artiste et enfin à 2,9 % d'autres sources. L' achat de CD reste donc le premier fournisseur musical des " P2Pistes "
  • comme le démontrent d'autres études, ceux qui utilisent le P2P pour obtenir de la musique, achètent fréquemment par la suite cette même musique ( 75 % )
  • les jeunes canadiens âgées de 13 à 17 ans sont les plus importants acheteurs de musique avec une moyenne de 11,6 CD ou DVD sur ces 6 derniers mois. En comparaison, si les plus âgés téléchargent beaucoup moins, ils achètent également très peu.
  • interrogés sur la cause qui fait baisser leur fièvre acheteuse, seulement 10 % impliquent la gratuité des réseaux P2P alors que d'autres invoquent le prix trop élevé de CD ( 16 % ), le manque d'intérêt ( 14 % ) ou de temps ( 13 % ), une collection déjà bien garnie ( 9 % ), le refus pur et simple d'acheter ( 7 % ), l'écoute de la radio ( 7 % ) ... . Le P2P n'est donc pas le cause majeure d'une décision conduisant à moins d'achat de musique.

Selon l'étude de la CRIA, le téléchargement illégal via le P2P n'est donc pas la cause de tous les maux comme veulent bien le laisser entendre les majors. Cette pratique s'avère principalement utile à une pré-écoute avant achat et les utilisateurs de ces réseaux n'en demeurent pas moins les plus gros acheteurs.

La CRIA le dit mais ne le cria peut-être pas assez fort.

Consulter l'étude ( annexe A )

Source : P2Pnet