Comme évoqué dans nos colonnes il y a quelques jours, Oracle ne fait plus secret de ses intentions de proposer dans sa gamme de produits un système d'exploitation. Et de faire un léger appel du pied à Novell, candidat potentiel. Ce dernier ne dément ni ne se défend, bien au contraire...


La danse du voile
Au bal des timides, Novell pourrait, malgré ses valses-hésitations, se trouver un cavalier dans les prochains mois, en la personne--morale--d'Oracle. Le PDG de l'éditeur de distributions Linux, Jack Messman, se refuse pour l'instant à confirmer ou infirmer les rumeurs selon lesquelles son entreprise passerait bientôt sous le contrôle du géant des bases de données, mais se dit intéressé par un "rapprochement" avec ce dernier. Comme disait Michel Blanc : "sur un malentendu, ça peut marcher..."

Il semble pourtant qu'ici, le malentendu ne soit pas de mise, car les deux firmes pourraient tirer bénéfice d'une telle entente. La tendance est à la concentration dans le monde de l'informatique, et le microcosme de l'open-source ne fait pas exception à la règle. Red Hat, un autre grand spécialiste de Linux, annonçait en début de semaine le rachat de JBoss, tandis que Novell lui-même engloutissait e-Security quelques heures plus tard. Dans ce secteur comme dans la jungle, tout est affaire de taille : plus vous êtes gros, moins les prédateurs sont susceptibles de s'en prendre à vous. Manger ou être mangé, en quelque sorte.


Question de survie '
Novell se débat dans les difficultés financières et techniques depuis qu'il a acquis l'éditeur allemand SUSE, en 2004, et se voit confronté à la nécessité de convertir à Linux ses propres bases de données NetWare. Le support pécuniaire d'un géant comme Oracle apporterait un peu d'air frais à une entreprise qui en manque singulièrement.

Une fois encore, la théorie des dominos pourrait se vérifier, comme il y a deux ans, quand Novell a englobé SUSE, et que l'ensemble des acteurs du monde open-source s'en sont vus affectés. Le cours de l'action de Red Hat sur plusieurs places financières avait chuté à l'annonce du rapprochement américano-germanique, car la perspective d'un contre-poids à l'hégémonie de Red Hat laissait présager pour ce dernier des lendemains qui déchantaient. On sait depuis qu'il n'en a rien été, mais à l'époque, les analystes financiers jouaient allègrement les Cassandres. En sera-t-il de même cette fois ' C'est probable, d'autant qu'Oracle est un poids lourd, qu'une union avec Novell renforcerait les deux sociétés, et permettrait à Oracle de prouver urbi et orbi qu'il s'intéresse vraiment à l'open-source, ce que même ses récentes implications dans des programmes comme Eclipse ou Apache n'était pas tout à fait parvenues à faire.

L'un (Novell) s'achèterait du temps, et l'autre (Oracle), une conduite. Mariage heureux '



Source : InformationWeek