En février dernier, les célèbres serveurs européens dédiés au réseau eDonkey étaient saisis par la police fédérale belge mettant un terme provisoire à l'aventure Razorback et ce pour la plus grande joie de la Motion Picture Association of America qui n'avait pas tardé à faire part de son contentement.

Depuis lors, mutisme total, du moins jusqu'à hier, du côté de l'association suisse dénommée elle aussi Razorback et en charge de la bonne conduite du projet.


Razorback prend la parole
Sur le site officiel de Razorback, vient d'être publié un bulletin d'informations qui reprend le fil des récents événements qui ont émaillé la vie de l'association et dans lequel cette dernière fait état de sa stratégie à venir pour faire face au challenge judiciaire qui l'attend, elle qui doit répondre du chef d'inculpation de complicité de contrefaçon.

Razorback explique ainsi que l'enquête de police qui a conduit à l'interpellation en Suisse de Bile666 (le président de Razorback) a débuté en mai 2005, suite à une plainte déposée par les majors américains et pour laquelle des moyens jugés disproportionnés ont été mis en oeuvre (écoutes téléphoniques pendant 8 mois) : L'association Razorback n'est pas Al-quaïda !

Toujours fidèle à sa ligne de conduite initiale, Razorback réitère que l'encouragement au partage de fichiers librement distribuables sur le réseau eDonkey est l'élément le plus important de son activité et met en avant sa bonne foi : " Les échanges de fichiers sont réalisés directement entre les utilisateurs sans que nous en connaissions le contenu. Ces échanges font partie de communications privées entre internautes. Nous n'avons aucun moyen de vérifier les contenus référencés ceux-ci n'étant pas stockés chez nous. "

Razorback va encore plus loin, établissant un parallèle entre son travail d'indexation qui semble poser problème et celui qui incombe à d'autre acteurs du Net qui jouissent d'une impunité relative eu égard à leur rang dans la hiérarchie du Web : " En Suisse l'activité d'indexeur de contenu, ou de moteur de recherche, est une activité dangereuse. Nous doutons toutefois que le juge en charge du dossier prenne un jour le risque de faire saisir le parc informatique de Google, ne serait-ce qu'en Suisse, dans le but de répondre à une demande aussi incongrue que celle déposée par nos accusateurs. "


Razorback contre-attaque
Pour se défendre, l'association s'est attachée les services d'un avocat spécialisé en droit pénal et en droit des nouvelles technologies qui a d'ores et déjà déposé :
  • une plainte pour diffamation : pour des propos tenus sur le forum de Ratiatum et faussement attribués à Bile666 qui ne faisait que citer, afin de lui répondre, un autre internaute qui déclarait ironiquement qu'il piratait pour niquer l'Etat, les taxes et la TVA
  • un recours contre la décision sur le for : remise en cause de la compétence des autorités suisses pour juger du dossier (serveur en Belgique et membres de l'association domiciliés à l'étranger)

Eviter les écueils du passé
Côté technique, pour l'heure, inutile d'espérer retrouver d'aussitôt les fonctionnalités d'antan de Razorback dont les 5 serveurs de dernière génération ont été confisqués : aucun serveur de Peer to Peer n'est remis en fonction pour l'instant.

Via la location de nouveaux serveurs, Razorback propose néanmoins un service minimum avec :
  • un serveur d'upload : pour la distribution de fichiers libres
  • un serveur Web : pour accueillir l'ensemble des sites précédemment hébergés
  • eD2k History : éventuel retour en ligne du serveur de statistiques
Et Razorback de préciser : " Dans l'éventualité d'un retour futur de nos serveurs de p2p, nous avons mis en place une procédure permettant le filtrage sur nos serveurs des fichiers annoncés comme étant distribués sans autorisation des ayants droit concernés. (...) La procédure d'annonce pour retirer des fichiers protégés par droit d'auteur / droit voisin a été partiellement calquée sur celle utilisée par Google pour retirer des liens de leur moteur de recherche. "



Merci à Franchies pour l'information