Les premieres virus capables à la fois d'infecter des PC sous Windows et des machines sous Linux pourraient bientôt faire leur apparition.

Ecrire un code malicieux apte à semer la pagaille dans des systèmes aussi différents que Windows et Linux n'est pas une mince affaire : il faut d'abord le libeller dans un langage spécifique (l'assembleur), afin qu'il ne dépende d'aucune fonction propre à chacun des systèmes auxquels il s'attaquera ; il faut ensuite lui apprendre à reconnaître les fonctions qu'il affectera dans chaque système. Pour ces deux raisons au moins (il y en a sûrement d'autres), les premiers virus multi-plate-forme n'ont pas encore vraiment fait leur apparition. Cela pourrait changer très bientôt.

L'éditeur russe de solutions de sécurité informatique Kaspersky évoque une preuve de concept de virus apte à infecter à la fois un PC sous Windows et sous Linux. Baptisé Virus.Linux.Bi.a/Virus.Win32.Bi.a, ce code malicieux n'existe pour l'instant que dans les laboratoires de recherche de la firme russe, mais il est la preuve que la possibilité est réelle. Dans le passé, déjà, des codes sommaires ont été détectés, comme W32.Winux, qui devait infecter Windows et Linux, ou encore le ver sadmind/ISS qui s'attaqua en 2001 au système d'exploitation Solaris de Sun Microsystems, mais dans les deux cas, la véritable cible était une forme de Windows ou une autre, et le code ne faisait que transiter par les autres systèmes pour parvenir à ses fins.

Nous sommes dans un cas de figure différent ici, car les parcs de PC d'entreprise optent de plus en plus souvent pour la mixité, où les PC sous Windows cohabitent avec des serveurs sous Linux, ou inversement. Un virus apte à s'attaquer aux deux plate-formes pourrait transformer un réseau d'entreprise en botnet sans coup férir.

"Ceux qui pensent encore que Linux ou MacOSX sont invulnérables aux menaces devraient changer d'avis rapidement", estime d'ailleurs le SANS Institute dans un communiqué.




Source : ComputerWorld