Les portails d'applications mobiles sont devenus en quelques années un enjeu stratégique pour l'industrie mobile et tous, fabricants, fournisseurs de services, opérateurs ou éditeurs se battent pour essayer d'en tirer de précieux revenus.

Le portail App Store d' Apple présente une structure remarquable, qui a permis de bâtir un catalogue de plus de 250 000 titres en l'espace de trois ans mais il fonctionne au profit quasi-exclusif de son créateur, ce qui a conduit les opérateurs à se regrouper pour préparer leur propre portail commun, quand certains n'ont pas déjà lancé leur propre système.

L' Android Market est certes plus ouvert et compte ses presque 100 000 applications mais son organisation est plus chaotique et ne permet pas réellement ( au moins pour le moment ) de réelle mise en valeur des contenus comme le souhaiteraient certaines sociétés.

Le groupe Amazon est de ceux-là et est déjà capable de concurrencer Apple et Google sur les contenus de type musique, vidéo et livres / ebook. Mais, selon le Wall Street Journal, il chercherait à monter son propre portail d'applications mobiles.


Profiter du succès d' Android
Plusieurs développeurs auraient été approchés et un document fait état d'un projet de reversement de 30% du revenu issu de la vente des applications pour Amazon, et donc 70% pour les développeurs, selon un schéma déjà utilisé sur la plupart des portails ( App Store et Android Market, notamment ).

Par ailleurs, les développeurs doivent s'engager à ne pas proposer leurs applications moins cher ailleurs, selon une logique déjà à l'oeuvre dans certains contrats spécifiques liés à la distribution d'ebooks, en échange de quoi Amazon s'engage à reverser 70% de la vente aux éditeurs ou auteurs.

La création d'un portail Android par Amazon aurait l'avantage de lui permettre de compter sur son imposante base de clients ( 80 millions de comptes ) et de proposer les mêmes systèmes de paiement que sur son portail.


Une question d'organisation

Android logo pro Sans révolutionner le marché, Amazon pourrait ainsi profiter du succès grandissant des smartphones sous Android, qui sont maintenant plus plébiscités  aux Etats-Unis en première intention d'achat que les terminaux sous d'autres systèmes ( dont l' iPhone ).

Du côté d' Android, et puisque les applications de l' App Store reste inaccessibles, c'est une bataille sur l'organisation des portails qui semble maintenant se jouer pour séduire les développeurs, et c'est à celui qui saura développer un vrai système de mise en valeur des logiciels que reviendra le plus gros flux de visiteurs.

On peut penser qu' Amazon ne manquera d'appliquer les recettes qui font le succès de son propre portail de ventes de produits divers, à savoir son système de recommandations par rapport à un profil étroitement défini des utilisateurs.