Amazon Fire Phone Le géant de la distribution en ligne Amazon est une nouvelle fois pointé du doigt pour les conditions de travail qu’il impose à ses employés.

Dans un article publié ce dimanche, le New York Times révèle en effet quelques témoignages concernant une forte concurrence en interne et un darwinisme poussé à l’extrême. Productivité maximale oblige, les collaborateurs seraient ainsi invités à se torpiller entre eux, lors des réunions où il faut démonter les idées des collègues ou par le biais des missives secrètes commandées par la hiérarchie. Toujours dans une logique de productivité, pas question d’avoir la moindre empathie pour les collaborateurs les plus faibles, que ce soit à cause d’une maladie ou de problèmes personnels. Ceux-ci seraient mis à l’écart, humiliés via des classements et poussés le plus rapidement possible vers la sortie. Enfin, e-mails et SMS de dernière minute ne seraient pas exceptionnels. La pression en interne serait tellement forte que tout collaborateur aurait pleuré " au moins une fois ", d’après l’un des 100 employés ou ex-employés cités.

jeff bezos La direction d’Amazon n’a pas tardé à réagir. Dans un mémo interne envoyé aux 150 000 collaborateurs qui a fuité dans la presse, Jeff Bezos a indiqué ne pas reconnaître son entreprise et invité les salariés au courant de telles pratiques à lui en faire part ou à se tourner vers les ressources humaines. Le fondateur et patron a par ailleurs indiqué qu’il faudrait " être cinglé " pour rester dans l’entreprise décrite. Lui-même en partirait. Sur son profil LinkedIn, Nick Ciubotariu parle de son côté d’une enquête bâclée et orientée. Peut-être suggère-t-il une attaque pour déstabiliser la concurrence. Depuis deux ans, Jeff Bezos détient en effet le Washington Post, concurrent direct du New York Times. Selon lui, aucun travail de nuit ou travail le week-end ne lui aurait été imposé depuis les 18 mois de présence. S’il confirme travailler dur et être au courant des vieux dossiers, il dit aussi s’amuser. Le cadre précise par ailleurs qu’il s’agit d’une réponse spontanée et non commandée par ses supérieurs. La Toile s’en est aussi mêlée, avec des clients qui ont manifesté leur colère en promettant de ne plus passer par les services d’Amazon et d’autres qui ont soutenu la société en suggérant que les entreprises ne sont pas des garderies pour adultes et qu’elles ont besoin de gens motivés pour s’en sortir.

Quoi qu’il en soit, cela n’empêche pas Amazon d’aiguiser l’appétit des investisseurs. Le cours du titre en Bourse n’a jamais été aussi haut ces temps-ci et son fondateur fait désormais partie des plus grandes fortunes du high-tech avec près de 48 milliards de dollars.