Rien d'officiel mais selon plusieurs sources proches du dossier dont se fait l'écho Reuters, Intel devrait se voir infliger mercredi 13 mai par la Commission européenne une amende pouvant aller jusqu'à 10 % de son chiffre d'affaires annuel.

Rappelons que c'est en octobre 2000 qu'AMD a déposé une première auprès de l'exécutif européen. Une deuxième a suivi en novembre 2003 et en mai 2004, la CE a ouvert une enquête aboutissant à l'envoi d'une lettre de griefs à l'été 2007. Dans cette lettre, il a été reproché à Intel l'accord de rabais importants à un distributeur européen à la condition qu'il ne vende que des PC à base d'Intel, le paiement d'un fabricant OEM afin qu'il retarde le lancement d'une gamme de produits intégrant une puce AMD, l'accord pendant une longue période de rabais à ce fabricant afin qu'il équipe ses ordinateurs portables avec des microprocesseurs Intel.

Intel a fait traîner l'affaire en longueur, ne répondant pas dans les délais impartis aux accusations formulées par la CE. Déjà condamné en Corée du Sud pour des faits similaires, le fondeur américain qui était parvenu à un accord amiable au Japon, est aussi sous le coup d'une enquête antitrust sur ses terres américaines.

La décision européenne fera immanquablement penser à un précédent avec le cas Microsoft. La firme de Redmond a été condamnée en mars 2004 à une amende de 470 millions d'euros pour abus de position dominante sur le marché du logiciel. Une amende européenne grossie par de " généreuses " pénalités pour non respect de cette décision. Les ennuis de Microsoft avec la Commission européenne ne sont d'ailleurs pas terminés avec des accusations de vente liée d'Internet Explorer avec Windows portant atteinte à la concurrence sur le marché des navigateurs Web.

À partir du 3 juin 2009, Microsoft va plaider sa cause oralement à Bruxelles et devrait faire valoir ( si condamnation ) le risque d'un éventuel cadeau pour Google dans le domaine de la recherche en ligne dont il détient le monopole. Plusieurs navigateurs concurrents d'IE ont en effet adopté Google comme moteur de recherche par défaut. Par ailleurs la possibilité d'une intégration de navigateurs tiers au sein de Windows poserait des problèmes en matière de violation de la propriété intellectuelle.