Applications mobiles et portails les agrégeant font désormais partie intégrante du paysage du marché de la téléphonie mobile, surtout du côté des smartphones. L'ensemble des ventes directes d'applications, d'achats in-app et d'abonnements pèse de plus en plus lourd : de 7,3 milliards de dollars attendus en 2011, le marché devrait passer à 14,1 milliards de dollars en 2012 et continuer de progresser à un rythme soutenu de 50% annuellement entre 2011 et 2015 pour atteindre 36,7 milliards de dollars à cette échéance, selon le cabinet d'études Canalys.

Or, cette manne financière reste encore essentiellement captée par les fournisseurs des portails tandis que les opérateurs mobiles ont mis du temps à s'adapter à cette nouvelle donne. Pour les analystes, les plus gros portails ont passé un cap qui les rend de moins en moins opérationnels et ergonomiques pour le consommateur.

Trop de choix finit par tuer le choix et étouffer les applications innovantes sous des masses de versions différentes des mêmes fonctionnalités. Cela pose un problème à la fois pour l'utilisateur, perdu dans un flux continu mais pas forcément utile de nouvelles applications, et pour le développeur qui a de plus en plus de mal à mettre en avant ses créations ( hormis pour les plus gros éditeurs ).


Les opérateurs ont encore une carte à jouer

C'est là que les opérateurs mobiles pourraient s'insérer dans le système, en proposant une meilleure expérience utilisateur sur un choix limité mais éprouvé d'applications mobiles qui pourront être proposées selon une grille de préférences formulée par l'utilisateur et avec des modes de transaction simplifiés, comme le paiement sur la facture mobile.

Avec des volumes prévisionnels de 419 millions de smartphones et 43 millions de tablettes écoulés cette année, les opportunités sont bien réelles pour les opérateurs, avec la possibilité de mieux fidéliser leurs clients pour les inciter par la suite à prendre des smartphones plus hauts en gamme et des forfaits plus conséquents.


La force du modèle in-app
Cette vision repose sur l'assurance que les applications mobiles peuvent influer sur les cycles de remplacement des mobiles et guider l'acte d'achat de nouveaux terminaux. Or, prédit un autre cabinet d'études, IDC, le nombre de téléchargements annuels d'applications mobiles va passer de la dizaine de milliards actuellement ( 10,7 milliards en 2010 ) à la centaine de milliards d'ici 2015 ( 182,7 milliards ), essentiellement grâce aux achats in-app ( achats de biens virtuels, de fonctionnalités, de nouveaux niveaux de jeux ou de périodiques directement dans l'application mobile ).

On trouvera donc beaucoup d'applications téléchargeables gratuitement mais demandant des achats in-app pour les compléter ou obtenir du contenu supplémentaire. Les jeux mobiles ont montré la voie mais la tendance est en forte augmentation dans toutes les catégories d'applications depuis le début de l'année.

IDC rapporte que la localisation, les réseaux sociaux et le cloud seront les trois mamelles du développement du marché des applications mobiles dans les cinq ans à venir, avec des modèles économiques en cours de gestation.