Les portails de téléchargement d'applications ont fleuri chez tous les acteurs du monde mobile ( fabricants de terminaux, opérateurs mobiles, fournisseurs de plates-formes ) dans la foulée de l' App Store d' Apple, même si la distribution centralisée existe depuis belle lurette.

Elle a constitué une petite révolution dans le monde mobile, permettant aux développeurs d'outrepasser les filtres imposés jusque là par des opérateurs mobiles pointilleux sur le contrôle de ce qui passe dans leurs tuyaux.

L'arrivée des portails de téléchargement d'applications donne une chance à tous les développeurs de toucher le public mais, après le temps de l'euphorie, c'est celui de la cacophonie qui fait place. Sur un portail de plus de 140 000 applications comme l' App Store, le simple fait d'émerger  par rapport aux productions concurrentes devient héroïque ( à moins d'être un gros éditeur doté d'un vrai plan marketing ), sans même parler de se maintenir.

Il faut également tenir compte de la fragmentation grandissante des plates-formes mobiles qui impose de faire des choix stratégiques, entre présence sur un marché bondé mais offrant une base d'acheteurs potentiels importante ou attaque d'un OS encore relativement vierge mais comptant peu d'utilisateurs.


Les portails ne sont pas la panacée
Les portails sont-ils toujours la voie royale pour distribuer ses logiciels ? La société de conseil et statistiques mobiles Bango a interrogé 400 développeurs et fournisseurs de contenus aux Etats-Unis et en Europe pour en savoir plus.

Il en ressort que 45% des personnes interrogées prévoient de monétiser leurs applications par un canal direct, c'est à dire en dehors des portails de téléchargement ( du moins quand c'est possible, les applications iPhone ne pouvant être distribuées hors de l' App Store, par exemple ).

48% d'entre elles estiment en effet que malgré la croissance prévisible des portails ces cinq prochaines années, il reste de la place pour un mode de distribution direct. Lorsqu'on leur demande quelles plates-formes mobiles doivent être privilégiées dans le cadre du développement d'une application mobile en 2010, l' iPhone arrive logiquement en tête, suivi d' Android et de Blackberry.

Les autres systèmes : Symbian, Palm ( WebOS ) et Windows Mobile arrivent derrière mais restent considérés comme des plates-formes à ne pas négliger. Dans son enquête, Bango note cependant un certain désamour pour l' Ovi Store de la part des développeurs, notamment à cause de la complexité de son système de paiement qui découragerait le consommateur.

Le portail Vodafone 360, successeur de Vodafone Live!, est également peu plébiscité par les développeurs, du fait du faible nombre de terminaux compatibles. Si la volonté des opérateurs mobiles de disposer de leur propre portail est compréhensible, elle n'est pas évidente à mettre en place dans un paysage mobile déjà bien rempli.

Selon Bango, les développeurs seraient donc déjà en train d'étudier les alternatives aux portails de téléchargement, avec peut-être des stratégies hybrides permettant de se faire connaître grâce aux portails de téléchargement et la possibilité de rediriger vers une distribution directe depuis une page Web Mobile, les navigateurs mobiles étant maintenant suffisamment matures pour fournir une expérience utilisateur satisfaisante.

Source : Bango