Ces vêtements "intelligents" seront donc pourvus de capteurs capables de réaliser des mesures des fluides corporels (sang, sueur, urine), dont les résultats pourront être suivis à distance et contrôlés régulièrement ( monitoring ). Ces données pourront compléter une panoplie plus classique de techniques de mesures physiologiques (température corporelle, électrocardiogramme, electromyogramme, rythme respiratoire...).
Les premiers champs d'application concerneront la surveillance des paramètres biologiques des sportifs et la prévention du risque cardiovasculaire (première cause de mortalité dans les pays développés). Le projet Biotex veut révolutionner l'approche du suivi de santé en intégrant des méthodes de mesure dans les textiles.
Des vêtements anges gardiens
Il s'agira de combiner la partie capteur et la partie de traitement électrique ou optique du signal, aboutissant à des sortes de patchs adaptés aux fluides corporels sur lesquels on veut réaliser les mesures, le textile lui-même faisant office de capteur. Ces premières recherches conduiront à la création d'un vêtement complet faisant office de capteur multifonctions.
Les avantages d'un tel type de dispositif sont nombreux. Il permet de réaliser des mesures non invasives et ne demandant pas d'échantillon à conditionner, peut assurer un suivi des paramètres sans interférer sur l'activité de la personne mise sous surveillance, est capable de faire des mesures de paramètres multiples et offre un accès à 90% de la surface corporelle.
Dans un premier temps, trois axes sont étudiés : les mesures liées à la sueur (quantité, salinité, pH, présence d'ions spécifiques), la surveillance du risque d'infection chez les personnes brûlées et la mesure de la saturation en oxygène du sang, pour des applications médicales ou sportives.
Le projet Biotex est géré par un consortium de 8 partenaires issus de 4 pays, dont le Commissariat à l'Energie Atomique ( CEA ) et les sociétés Thuasne, Penelope SpA et Sofileta pour la France. Il s'étend sur une période de 30 mois (septembre 2005 à fin février 2009) et dispose d'un budget de 3.1 millions d'euros, financé aux deux tiers par la Communauté Européenne.
