Michèle_Alliot-Marie Dans le cadre des Assises du numérique à Paris, Michèle Alliot-Marie a annoncé mardi la signature d'un accord avec les Fournisseurs d'Accès à Internet afin de bloquer en France l'accès aux sites à caractère pédopornographique. La procédure passe par une liste noire fournie par l'Etat via une plate-forme dédiée. Gage aux FAI de choisir alors la solution technique qui leur convient pour opérer le blocage en fonction du contenu de cette liste.

Le lendemain, cette annonce a fait l'objet d'une question lors d'une séance à l'Assemblée nationale. La ministre a alors indiqué que " l'Internet est un formidable espace de liberté qui peut être aussi le vecteur d’activités criminelles " dont la cyber-pédopornographie. Déjà, un service spécifique de la gendarmerie nationale, en coordination avec un service de police judiciaire, est habilité à faire fermer un site pédopornographique sur signalement si son hébergeur est basé en France. La ministre souhaite encore plus de réactivité pour rendre tous ces sites inaccessibles, et précise avoir reçu l'accord de la Fédération française des télécommunications. Pour les FAI...

Si Alliot-Marie indiquait mardi que les FAI avaient signé un accord, il s'agit désormais d'un travail effectué avec eux pour mettre en oeuvre les modalités. Il faudra d'abord poser un cadre juridique qui sera défini par la loi LOPSI* à l'automne prochain.

Interrogé par nos confrères de ZDNet, le président de l'Association des fournisseurs d'accès et de services Internet (AFA), se veut encore plus clair : " Il n'y a aucun accord signé ". Il pointe par ailleurs du doigt des techniques de filtrage à mettre en place qui sont non seulement onéreuses mais perfectibles. Quant à savoir s'il est à craindre un contrôle plus drastique des FAI, hors du cadre des sites pédophiles : " On pourrait un jour demander aux FAI de bloquer les box des internautes qui vont trop souvent sur des sites illégaux ou qui utilisent trop le peer-to-peer. Nous ne voulons pas devenir des big brothers, ni que les internautes se sentent espionnés par leur FAI. "

* Loi d'Orientation et de Programmation pour la Sécurité Intérieure.