Vivendi a récemment publié ses résultats annuels, et Canal + a de nouveau été pointée du doigt comme le mauvais élève puisque la chaine cryptée a enregistré un chiffre d'affaires en baisse de 4,7%, soit 5,2 milliards d'euros sur 2016. Le résultat opérationnel de la chaine s'établit à 303 millions d'euros, quand celui de Vivendi s'installe au-delà des 10 milliards.

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Fin 2016, le portefeuille d'abonnés de Canal + était constitué de 11,5 millions d'abonnés, soit une légère hausse à l'international. Malgré tout, le portefeuille français a connu une véritable saignée : 492 000 abonnés en moins en 2016 qui font suite à la fuite de 300 000 abonnés déjà comptabilisés en 2015.

La chaine cryptée ne parvient ainsi plus à justifier sa politique tarifaire élitiste tout en proposant du contenu souvent dépassé par le piratage ou même déjà disponible sur les plateformes de VOD.

La SVOD a également modifié la façon dont les utilisateurs consomment les contenus. Le temps passé devant les tablettes, smartphones et écrans d'ordinateur a considérablement augmenté quand celui passé devant la télévision a diminué... Une situation que Canal + n'arrive pas à encaisser avec son service MyCanal.

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Fin novembre, Canal modifiait son offre et supprimait CanalSat pour l'intégrer à ses bouquets. Une opération qui permettait de rendre l'accès aux services plus accessible, tout en proposant une offre très haut de gamme à plus de 200 euros par mois... Des accords ont été trouvés avec Orange et Free pour l'intégration des anciens bouquets Panorama de CanalSat aux offres TV des box opérateur pour un prix très réduit, ce qui a permis à Canal + de compenser ses pertes en jouant sur le volume à défaut de la valeur.

Reste que le colosse qui se pensait intouchable il y a quelques années vacille désormais, et les restructurations très agressives en place ne permettent visiblement pas de sauver le navire... du moins à court terme. Il faudra très certainement que Canal + révise à nouveau son offre et ses tarifs pour coller avec la réalité du marché : les utilisateurs ne sont pas forcément contre l'idée de payer pour accéder à du contenu à condition que les tarifs pratiqués se montrent raisonnables et qu'ils profitent également de contenus exclusifs, sans quoi le piratage et le recours aux plateformes de streaming restera l'alternative privilégiée.