Pour protester contre la construction d'une usine chimique par le groupe Tenglong Aromatic PX, d'une valeur de 1.4 milliard de dollars, les habitants voisins du chantier ont envoyé plus d'un million de SMS soulignant les possibles dangers de pollution.

En effet, l'usine doit à terme produire du paraxylène pour soutenir l'activité du port chinois de Xiamen. Utilisé pour la fabrication de plastiques et polyester, il est irritant pour les muqueuses (yeux, nez, gorge) et les voies respiratoires. A long terme, ce composé peut attaquer le système nerveux.

Or, l'implantation de l'usine est à peine à une quinzaine de kilomètres du centre-ville de Xiamen, et à tout juste 1.5 kilomètre des premières habitations. Inondé par les SMS de protestation, le maire de la ville a décidé de suspendre la construction et de demander une nouvelle concertation.


Le SMS, nouveau mode de contestation ?
Les autorités chinoises, qui se sont assez peu préoccupées de l'environnement jusqu'à présent, privilégiant la croissance économique, sont obligées par la force des choses de reconsidérer leur position, après plusieurs cas de pollution des rivières qui ont rendu problématique l'approvisionnement en eau potable de grandes cités et des campagnes.

Devant l'inertie des autorités, l'envoi massif de SMS constitue une nouvelle forme d'expression de la  population envers représentants locaux face à des projets qui vont modeler le paysage économique et écologique d'une région à long terme.

Mais la protestation fait aussi les affaires du gouvernement qui cherche à régulariser un peu les implantations d'usines nouvelles, dont les capacités de production finissent par être supérieures à la demande. Si l'usine de Xiamen est au point mort, un projet financé par de grands groupes pétroliers internationaux est déjà en phase de déploiement pour produire le fameux paraxylène non loin de la ville de Quanzhou, plus au Sud-Est.