Le quotidien La Tribune rapporte quelques-unes des conclusions d'une étude en ligne Médiamétrie menée pour AlloCiné. Il est sans doute plus simple de le concéder en ligne et non à face à face, et parmi les 2 399 individus de 15 ans et plus interrogés en mars, ils sont 58 % à déclarer avoir eu une pratique illégale en 2009.

Même si dans la réalité il l'est peut-être encore plus, c'est un taux relativement élevé car généralement cette pratique est largement passée sous silence  par les sondés. Lorsque l'on parle pratique illégale, il s'agit ici de téléchargement d'un fichier protégé par des droits d'auteur, de streaming voire d'un film ou d'une série TV récupérée via un réseau d'amis. Un champ assez vaste qui incite sans doute les langues à se délier.

Parmi ces " pirates ", la préférence va plus aux films qu'aux séries TV. Ils sont ainsi 52 % à avoir obtenu ou consulté illégalement des films et 44 % des séries TV. Étant entendu que les deux pratiques ne sont pas incompatibles. Mais il y a également autre chose qui n'est pas incompatible avec ce piratage, c'est la fréquentation des salles de cinéma dont on sait qu'elles ont connu une année 2009 faste.

Parmi lesdits pirates, ils sont 76 % à déclarer aller autant au cinéma qu'avant de s'être adonné plus ou moins régulièrement... au piratage. Une pratique du piratage qui serait en proportion la plus répandue chez les 15-24 ans ( 84,2 % ).

C'est à se demander si la plus grande menace pour le cinéma dans les salles n'est pas tant le piratage  mais Hadopi. Sous l'effet d'Hadopi, les pirates d'hier se détourneraient du téléchargement illégal pour embrasser les offres légales et payantes. De quoi sans doute réfléchir davantage avant d'acheter une place de cinéma. Un raisonnement qui commence néanmoins à devenir pervers.

L'étude Médiamétrie note cependant qu'en moyenne, une place de cinéma est revenue à 6,4 € aux pirates en 2009 et non au plein tarif qui avoisine les 10 €.