L'autorité de la régulation de l'audiovisuel vient d'annoncer qu'une enquête était en cours pour mettre en évidence d'éventuels manquements aux règles qui encadrent les médias lors de la couverture des attentats s'étant déroulés la semaine dernière dans la région Parisienne.

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Il est ainsi question de mettre en cause les médias ayant mis en avant le scoop et l'information au détriment de la sécurité des personnes, comme le reprochait récemment une femme qui accusait BFM TV d'avoir fait peser une menace supplémentaire sur les otages du supermarché casher de Dammartin :

"Vous avez failli faire une grosse grosse erreur, BFM. Parce que vous étiez en direct avec les gens qui étaient dans la chambre froide. Ils vous ont dit qu'ils étaient six en bas, avec un bébé. Et deux minutes après, c'est passé sur BFM. Et le terroriste a regardé BFM. Heureusement qu'il n'a pas vu la bande, la bande qui passait en bas, sinon mon mari et les cinq autres étaient morts, parce qu'il descendait et il les mitraillait tous, parce qu'il était persuadé qu'il n'y avait plus personne en bas. Et BFM a marqué "5 personnes en bas plus un bébé".

Suite à ce début de polémique, BFM s'était expliqué dans les colonnes du Monde, et a contesté avoir diffusé le moindre bandeau "mentionnant des gens cachés", mais la rédaction a bien confirmé qu'un journaliste de plateau avait bien " évoqué une femme qui se serait cachée dans une chambre froide", cependant " il l'a fait parce qu'il était en contact avec une personne du RAID sur place, qui lui avait dit que ces personnes-là n'étaient plus en danger, car les forces d'intervention avaient pris position près de la chambre froide. Pourtant (le journaliste) s'est ensuite dit que ce n'était pas la peine de redire cette information, par prudence."

  

Au milieu des sites Internet qui reviennent sur les événements et tentent de mettre en évidence quelque théorie du complot, on trouve également certains résumés mettant en avant les couacs de l'information hyper connectée, qui a parfois fait preuve de maladresse pouvant porter préjudice aux opérations menées en direct par les forces de l'ordre, mais également sur l'enquête en général. À commencer par la révélation rapide de l'identité des frères Kouachi, qui a forcé les autorités à accélérer les procédures, puisque ne disposant plus de l'effet de surprise sur les terroristes présumés.

Le CSA avait pourtant pris les devants en invitant les rédactions " à agir avec le plus grand discernement, dans le double objectif d'assurer la sécurité de leurs équipes et de permettre aux forces de l'ordre de remplir leur mission avec toute l'efficacité requise", et ce dès le partage par la presse des premiers éléments concernant l'attentat visant le siège de Charlie Hebdo.