La dague qui a été retrouvée dans le tombeau de Toutankhamon au début du 20e siècle est un objet extraordinaire. Avec son fourreau et sa poignée en or finement gravé et un pommeau en cristal de roche, sa lame est tout autant exceptionnelle.

Une lame étonnamment peu entamée par la rouille qui a traversé les âges sans bouger ou presque... et qui intriguait les scientifiques. Suite à une analyse géochimique de cette dernière, il apparait qu'elle a été forgée dans un métal qui n'est pas présent sur Terre, ou du moins, pas dans ce type de composition.

Dague toutankhamon

En réalité, la lame de la dague de Toutankhamon aurait été forgée à partir d'une météorite. La spectrométrie à fluorescence X menée par les chercheurs italiens a révélé une composition étonnante de fer, nickel, cobalt, phosphore, carbone et soufre.

Dans le minerai terrestre, on compte à peine 4% de nickel tandis qu'ici, la concentration dépasse les 10%. Le taux de cobalt retrouvé correspond également à ce que l'on trouve habituellement dans les météorites.

Suite à la découverte, les scientifiques ont analysé l'ensemble des météorites répertoriées et tombées dans un périmètre de 2000 km autour de la mer rouge pour tenter de déterminer à partir de quel élément la dague a pu être forgée. Ils ont répertorié 20 météorites en fer, dont une, nommé Kharga présente une composition très similaire.

Les Égyptiens vouaient une adoration pour ce fer tombé du ciel, et il n'est pas rare de retrouver des éléments décoratifs réalisés avec du fer météoritique. C'était ainsi déjà le cas pour une parure préhistorique composée de neuf perles tubulaires découvertes en 1911.