Deux rapports présentés la semaine dernière indiquent que le niveau d'investissement des 27 pays de l' Union européenne en Recherche & Développement ( R&D ) ne progresse pas assez rapidement. Or, l'innovation est un levier important pour stabiliser les économies et les aider à sortir de la crise.

Le rapporteur européen pour la science et la recherche Janez Potocnik note que le niveau d'investissement en recherche ( montant investi en R&D par rapport au PIB ) reste bloqué à 1,84% depuis plusieurs années et appelle les entreprises européennes à accentuer leur effort :

" En temps de crise, il ne faut pas verrouiller les investissements dans la recherche et l'innovation. Ces éléments sont vitaux si l'on veut que l' Europe sorte plus forte de la crise économique. [...] Les initiatives de la Commission pour améliorer l'efficacité de la recherche européenne, pour stimuler l'innovation et développer les marchés high tech placent l' Union européenne sur la bonne voie. "

C'est donc un appel à maintenir les efforts de R&D et à ne pas se séparer d'un personnel précieux pour la relance qui est adressé aux entreprises. Il faut également réfléchir à un autre problème : si les universités européennes produisent plus de diplômés, beaucoup s'expatrient, faute d'opportunités attractives au sein de l' UE.


Loin des objectifs de Lisbonne

C'est vers un niveau d'investissement en R&D de 3% du PIB que doivent tendre les pays européens, mais beaucoup sont bien en-dessous de ce niveau. Les pays nordiques et la Suisse sont en phase avec ces attentes, mais de grands pays européens, comme le Royaume-Uni, la France ou l'Italie voient leurs dépenses stagner alors qu'ils ont les plus importants PIB de l' UE.

Cela met l'Europe en situation de faiblesse par rapport à la montée en puissance de la Chine. Pour contrer cet effet, les Etats membres doivent modifier leur structure industrielle et renforcer la présence de PME innovantes et dynamiques.

Le potentiel de recherche européen est bon mais il manque encore de visibilité par rapport à d'autres zones géographiques. Quatre pôles principaux doivent être améliorés pour réduire l'écart avec les Etats-Unis et le Japon :

  • une plus grande présence au niveau des brevets internationaux
  • des liens plus forts entre public et privé
  • un pourcentage de chercheurs plus important
  • des investissements en R&D supérieurs

" Les premières étapes pour créer un Pôle de Recherche européen ( European Research Area ), montrent des résultats encourageants. L' Union européenne s'est plus ouverte au monde et attire les investissements étrangers, les étudiants et les chercheurs. Il reste encore du travail pour accélérer ces tendances mais les actions prises par la Commission et les Etats membres commencent à payer "

, conclut, de façon optimiste, le rapporteur Janez Potocnik.