L'entrée en bourse de Facebook constitue l'une des plus grosses opérations boursières dans le secteur high-tech sur l'année 2012 et elle s'est jouée sur fond d'immenses attentes de la part d'investisseurs pressés de profiter de la croissance du réseau social comptant plus de 1 milliard de comptes.

Cette frénésie a été tellement forte que l'introduction en bourse proprement dite s'est transformée en cauchemar, avec une plate-forme technique incapable de gérer le volume massif d'échanges sur le titre FB dans les premières dizaines de minutes de cotation.

_facebook_logo  Des 38 dollars du prix d'introduction, le cours a rapidement plongé et n'a cessé de chuter dans les semaines qui ont suivi. Ce n'est qu'un an plus tard qu'il reviendra à sa valeur initiale. Dans ces premiers moments de cotation, beaucoup d'investisseurs ont perdu gros mais quelques-uns ont tout de même réalisé une jolie opération...peut-être parce qu'ils disposaient d'informations que les autres n'avaient pas.

Parmi les diverses plaintes et sanctions qui ont entouré l'entrée en bourse de Facebook, il y a celle selon laquelle des informations financières n'ont été transmises au dernier moment qu'aux investisseurs les plus importants, leur permettant de se positionner différemment par rapport à la masse des autres traders.

Une enquête avait été ouverte par le gendarme boursier US, la SEC (Securities and Exchange Commission) mais elle n'avait rien trouvé de probant, faute de preuves. Cela n'avait pas empêché le dépôt d'une plainte quelques mois plus tard d'un actionnaire sur ces mêmes accusations.

Et le juge Robert Sweet vient de déclarer la plainte recevable, estimant que le réseau social a pu fournir des informations financières erronées en évoquant une possible réduction de son chiffre d'affaires alors qu'elle avait déjà eu lieu, trompant les investisseurs...sauf ceux que la société aurait prévenu oralement quelques heures avant le début de la cotation.

Il faut maintenant aller jusqu'au bout de la procédure et démontrer ce scénario mais la plainte remet Facebook, son CEO Mark Zuckerberg, sa COO Sheryl Sandberg ainsi que les banques d'affaires en charge de l'IPO, Morgan Stanley, Goldman Sachs et JPMorgan Chase & Co. au coeur des accusations.

A noter que la plainte ne porte pas sur un éventuel délit d'initiés mais sur le fait que Facebook aurait communiqué des informations erronées sur son bilan financier aux investisseurs.

Ces derniers ont commencé à se défendre en affirmant qu'ils n'avaient pas d'obligation de diffuser ces informations relevant de la spéculation et d'hypothèses propres à une entrée en bourse qui est par nature incertaine, et que les résultats actuels du cours dépassent les prévisions initiales.

Source : Reuters