Pour nos confrères du JDD, la vente d'Alstom par Bouygues aurait pour vocation le dégagement de trésorerie dans le but de renforcer l'activité des télécoms du groupe. Ainsi, Bouygues aurait préféré faire l'impasse sur les turbines pour éviter d'avoir à se tourner vers Free pour une fusion.

martin bouygues  Plus question donc de vendre Bouygues Télécom au profit d'Alstom, c'est l'inverse qui se produira. Il faut dire que la société n'a pas réellement le choix, puisque même en sacrifiant Bouygues Telecom, le groupe n'aurait pas pu réinvestir suffisamment dans Alstom. Bouygues devrait ainsi récupérer quelque 12,35 milliards d'euros dans la cession qui se fera sans doute à General Electric. Des moyens qui se présenteront pour la majorité comme des liquidités, puisque le groupe a très peu de dettes.

En marge des actionnaires à satisfaire, l'entourage du groupe indique que " Le produit de la vente d'Alstom servira a priori au développement de Bouygues Telecom qui devrait rester indépendant." Avec ces fonds, Bouygues pourrait ainsi tenir bon les assauts de Free Mobile sur le marché de la téléphonie, un gain de temps devenu crucial, puisque Bouygues Telecom attend que l'ARCEP fasse tomber les sanctions en fonction des échéances concernant les obligations de déploiement des réseaux (2015).

Pour autant, Free n'aurait pas grand-chose à craindre de ce côté puisque l'opérateur est l'un des rares à avoir réalisé en avance ses objectifs de couverture nationale en 3G.

D'ailleurs, chez les proches de Xavier Niel, une partie des accords négociés avant le rachat de SFR par Numéricable seraient toujours valables : " À partir de l'an prochain, Free pourra racheter des antennes parmi les 7000 qui seront vendues par Bouygues et SFR." ( Suite à l'accord de mutualisation des réseaux entre SFR et Bouygues impliquant la revente d'antennes présentées comme des doublons )

Il faut dire que pour beaucoup d'analystes, même avec la vente d'Alstom, Bouygues ne devrait pas tenir très longtemps seul sur le marché mobile, et les rapprochements paraissent inexorables.

Source : Le JDD