L’année 2005 s’est terminée en beauté pour Google et Apple, avec des cours de bourse en forte hausse et une santé financière insolente. Mais quid de cette embellie à plus long terme '

Alors que l’indice composé du NASDAQ (National Association of Securities Dealers Automated Quotation) s’élevait péniblement de 1,8% en 2005, et que celui des 500 plus grandes firmes américaines (indice Standard and Poors) croissait de 3,4%, deux firmes faisaient exploser tous les indicateurs : Google et Apple.

La première enregistrait une hausse de son titre de 118% par rapport à 2004, et la seconde faisait encore mieux, avec un bond de +122%.

Après la déconfiture de la fameuse (') ‘’bulle Internet’’ des années 1990, on s’attendait à un rebond, mais pour ces deux géants, c’est carrément une mise sur orbite.

Le cas d’Apple est relativement facile à décrypter. La firme de Cupertino, en Californie, a notamment vu son chiffre d’affaire croître de 29% par an en moyenne depuis 2001, essentiellement grâce au succès planétaire de son petit baladeur iPod. Dans le même temps, un colosse du calibre d’IBM enregistrait péniblement une croissance de 2,1%, malgré une toute autre assise technique et financière. Seul Dell peut finalement être comparé à Apple en terme de résultats financiers, avec une croissance par trimestre comprise entre 16% et 18%, mais en usant d’un modèle économique fort différent.

Google est quant à lui un ‘’sui generis’’. La capitalisation boursière du moteur de recherche de Mountain View, en Californie, a atteint en fin d’année plus de 124 milliards de dollars US, le troisième plus gros score du NASDAQ après Microsoft et Intel, mais à une portée d’escopette d’IBM, qui galope toujours en tête avec ses 130 milliards de dollars US. Soulignons toutefois que Google est la seule firme a avoir carrément doublé son chiffre d’affaire entre 2003 et 2004. Enfin, à la différence des autres marques citées, Google ne vend rien de matériel, et retire une grande partie de son chiffre d’affaires de la publicité.

Les valeurs technologiques sont en passe de redevenir les refuges qu’elles étaient vers la fin des années 1990, aux Etats-Unis en tout cas. L’Europe, qui a beaucoup souffert lorsque la ‘’bulle Internet’’ a implosé, mettra sans doute un peu de temps avant de se tourner à nouveau de façon massive vers ces entreprises.

Mais les performances de Google et d’Apple sont un peu l’arbre qui cache la forêt, car d’autres firmes, plus discrètes, réalisent elles aussi des scores intéressants, à l’image de Network Appliance ou d’EMC. Même IBM, dont l’action s’est effondrée de 16% en 2005, semble plus que jamais un meilleur placement à long terme, car l’évolution de son cours en bourse est plus prévisible.

Les investisseurs professionnels américains ont semble-t-il appris des déconvenues du passé, et donnent l’impression de vouloir davantage se diversifier. Les petits épargnants, quant à eux, peuvent privilégier la performance à court terme, et profiter des envolées mentionnées en début d’article.

Le monde à l’envers, en somme…



Source : eWeek