Google Books ou Google Recherche de Lives est décidément un projet tout autant polémique qu'il est ambitieux. Alors que la Commission européenne se penche sérieusement sur la question du respect des droits d'auteur, la bibliothèque virtuelle que met en place la firme de Mountain View a nécessité outre-Atlantique la signature d'un accord amiable avec l'association des éditeurs américains ( AAP ) et le syndicat des auteurs ( Authors Guild ). Sous réserve de l'aval des autorités compétentes, cet accord prévoit l'allocation de 125 millions de dollars au financement du Registre des droits sur les livres.

Rappelons que pour l'heure, via des accords passés avec plusieurs bibliothèques, Google numérise des ouvrages, les met en ligne et s'inquiète a posteriori d'une éventuelle violation des droits d'auteur dans la mesure où un acteur directement concerné porte ce problème à son attention. Une façon de faire qui ne plaît guère avec l'exécutif européen dont le " concurrent " Europeana - qui s'éternise en version bêta - ne publie que des textes exclusivement tombés dans le domaine public.


Inquiétudes américaines pour la vie privée aussi
Google-Books-Vie-Privee Un autre respect est sujet à caution, celui de la vie privée. Google tente d'établir une politique claire dans ce domaine pour Google Books, mais tant que l'accord amiable précité n'est pas effectif, indique qu'il est pour le moment difficile d'en définir les contours avec exactitude. Google se veut néanmoins rassurant, en déclarant mener des consultations sur la manière dont " protéger les données privées des internautes qui cherchent, consultent et achètent des livres en ligne ".

Cette réponse fait suite à une lettre envoyée par plusieurs associations américaines à Eric Schmidt, le PDG de Google. Ces associations dont Electronic Frontier Foundation, reprochent à Google Books de garder une trace des livres consultés et recherchés par l'utilisateur, des pages lues et même des notes écrites dans les marges.

" Compte tenu de la longue et problématique histoire des efforts du gouvernement pour obliger les bibliothécaires et les libraires à communiquer les informations de leurs lecteurs, Google Books doit intégrer une politique forte de protection des données privées "

, demandent ces associations en pointant du doigt des indiscrétions passées d'agences gouvernementales US qui ont obtenu des renseignements via les fiches clients des bibliothèques.

 

Source : AFP