Google-nouveau-logo Les quelque 6000 brevets de l'équipementier télécom canadien Nortel, en faillite depuis 2010, ont attiré plusieurs investisseurs de poids, dans la foulée de la première offre formulée par Google pour 900 millions de dollars. D'autres acteurs se sont manifestés depuis, à l'image de Research in Motion ou l'équipementier Ericsson, suggérant que le montant de la transaction pourrait évoluer d'ici l'ouverture de la procédure de rachat, au mois de juin.

Un autre grand groupe pourrait avoir des prétentions sur les brevets de Nortel : Apple. Toutes ces sociétés cherchent à acquérir cette ressource pour renforcer leur propriété intellectuelle et faire face aux multiples menaces de procès par des concurrents ou des gestionnaires de propriété intellectuelle, prompts à attaquer au moindre motif, ce qui les qualifie souvent comme des " patent trolls ".

Face à la multiplication des plaintes pour violation de brevets, les sociétés ne sont pas égales et doivent souvent disposer d'un très solide portefeuille pour pouvoir répliquer efficacement ou simplement dissuader les attaques. Sur ce terrain, Google n'est pas en position de force pour sa plate-forme mobile Android et le groupe cherche à renforcer rapidement sa propriété intellectuelle.


Enjeu stratégique à plusieurs niveaux
Les brevets de Nortel sont donc une aubaine dont Google peut difficilement se passer mais ils peuvent aussi constituer une arme pour intimider et menacer d'autres sociétés, avec le risque d'affaiblir le jeu de la concurrence et de freiner l'innovation. C'est pour ces raisons que les régulateurs ont choisi de s'intéresser de près à la procédure de cession des brevets de Nortel, ses candidats potentiels et ses conséquences économiques, et ce même sans réclamation ou motif particulier pour initier l'enquête.

Ce n'est que le dernier épisode d'un ensemble d'investigations menées contre les grands groupes américains, et contre Google en particulier, dont la présence sur de nombreux secteurs d'activité et le poids économique obligent à surveiller chacune de ses acquisitions et à s'assurer que le marché ne se trouve pas laminé par l'arrivée du géant.