hp-logo Rien ne va plus à la tête de HP. Son CEO, Mark Hurd, sous le coup d'une plainte pour harcèlement sexuel, a dû quitter son poste, non pas pour ses frasques sentimentales mais plutôt pour avoir utilisé l'argent de HP pour masquer ses rendez-vous galants et pour avoir manqué de transparence auprès du conseil d'administration.

Or, dans une société comme HP, déjà éprouvée par la crise de confiance de la précédente dirigeante, accusée d'avoir mis des journalistes américains sur écoute, cherchant à retrouver l'auteur de fuites régulières sur les réunions du conseil d'administration, et ayant finalement bénéficié d'un non-lieu, la confiance est une donnée critique.

Mark Hurd, en annonçant le règlement amiable de la plainte pour harcèlement sexuel juste avant la session de médiation qui aurait permis au conseil d'administration d'en savoir plus, notamment sur les abus de biens éventuels, et en se dépêchant de vendre des actions HP quelques jours avant que l'affaire ne soit rendue publique ( et que le cours en Bourse ne s'effondre ) ne s'est pas fait que des amis et pourrait même faire l'objet d'un délit d'initié.


Les actionnaires demandent réparation
Et si le conseil d'administration a décidé son renvoi le 6 août, c'est un joli parachute doré de 50 millions de dollars qui est en cours de négociation. De quoi faire hurler les actionnaires, perdant déjà beaucoup en Bourse et devant encore offrir une jolie somme à quelqu'un qui a trahi une confiance dont il avait pourtant promis qu'elle resterait immaculée jusque devant le Congrès américain.

L'un des principaux actionnaires accuse ainsi les membres du conseil d'administration d'avoir agi dans l'urgence, sans prise de recul, et d'être responsables de la lourde chute du cours en Bourse., suite à l'annonce choc du départ de Mark Hurd.

Il demande réparation financière de la part du conseil et le remboursement d'une partie du " golden parachute " de Mark Hurd, d'autant plus qu'il est mis à pied avant la fin de son mandat et ne devrait pas y  avoir droit.

Le journal Les Echos rappelle que ces péripéties n'améliorent pas l'image des grandes multinationales, déjà mal vues par l'opinion publique américaine du fait des nombreux licenciements liés à la crise économique mondiale de 2008-2009.