Les technologies de gravure de composants électroniques progressent rapidement mais les méthodes de lithographie arriveront bientôt à des limites physiques en-dessous desquelles il faudra imaginer de nouveaux procédés.

Pour aller en-dessous de la limite du procédé de gravure en 22 nm, c'est vers les nanotechnologies qu'il faudra se tourner. Les chercheurs du groupe IBM explorent ces voies et viennent de mettre au point une méthode qui permettra peut-être de descendre encore plus bas dans la miniaturisation.

L'idée de l'équipe conjointe IBM / Caltech ( California Institute of Technology ) consiste à utiliser des molécules d' ADN comme une architecture permettant de déposer et de fixer des nanotubes de carbone et des nanofils de silicium selon une disposition extrêmement précise, ouvrant la voie à la création de procédés de fabrication de masse de nanotransistors.

Les molécules d' ADN se comportent comme l'équivalent de circuits imprimés miniatures sur lesquels il est possible d'organiser des réseaux de nanoéléments pour former des composants électroniques à des échelles bien inférieures aux procédés actuels.

" La combinaison de ce mode d'auto-assemblage contrôlé et des procédés de fabrication actuels pourrait aboutir à d'importantes économies pour la partie la plus onéreuse et la plus riche en difficultés du processus de création de puces ", indique Spike Narayan, responsable  Science & Technologie du centre IBM d' Almaden.


Intégrer les spécificités des structures biologiques au cadre industriel

La technique développée par Caltech permet de créer des auto-assemblages de molécules d' ADN sur un long brin d' ADN viral, qui modifient sa conformation spatiale et permettent de lui donner la forme 2D désirée à partir de laquelle pourront être déposés les nanoéléments.

Avec cette méthode, les chercheurs pensent pouvoir atteindre une résolution de 6 nanomètres et de créer des structures géométriques de 100 nanomètres de côté et de l'épaisseur équivalente à celle d'une double hélice d' ADN.

Interrogé par Reuters, Spike Narayan souligne que cette méthode montre combien des éléments biologiques comme l' ADN peuvent être arrangées géométriquement de façon très précise, ce qui permet leur utilisation dans des processus de fabrication.

D'autre part, le coût de cette technique serait de plusieurs ordres de grandeur moins élevé que celui nécessaire pour continuer à miniaturiser les technologies de gravure actuelles. Cependant, il faudra encore facilement dix années d'expérimentation et d'évolution pour l'adapter à un cadre industriel.