L'Europe occidentale a été l'une des premières zones touchées par la baisse des ventes de téléphones portables associée à la crise économique mondiale. Au cours du second semestre 2008, les ventes ont amorcé une spirale descendante qui a fait craindre au analystes un fort recul en 2009. Finalement, les prévisions très pessimistes ( plus de 10% de baisse ) ont laissé place à l'anticipation d'un léger recul ( moins de 5% ).

Les ventes ont finalement été plus soutenues que ce qu'attendaient les analystes. Témoin de cette évolution, le cabinet d'études IDC note qu'avec 46,8 millions de terminaux écoulés au troisième trimestre, le marché d'Europe occidentale connaît sa première progression par rapport à l'an dernier depuis quinze mois.

Celle-ci reste modeste, d'autant plus que le troisième trimestre 2008 n'avait pas été particulièrement bon, mais cela confirme une forme de reprise douce déjà observée dans d'autres secteurs.

Par rapport au deuxième trimestre 2009, la croissance affichée est de 11%. Elle est portée par les feature phones en milieu de gamme, mais aussi par le segment le plus en vue du moment, celui des smartphones.

" Le marché de la téléphonie mobile montre de vrais signes d'amélioration depuis l'arrivée de la crise économique. La croissance de ce trimestre a été portée par les mobiles classique mais aussi par le succès des smartphones. Samsung et LG ont été particulièrement solides sur les mobiles traditionnels, avec des offres stimulant les ventes de feature phones. Par ailleurs, les terminaux convergents ont perdu du terrain à cause de pénuries de composants et de problèmes de distribution chez certains acteurs importants, qui n'ont pu répondre à la forte demande de la part des opérateurs "
, explique Francisco Jeronimo, analyste IDC.


Les smartphones victimes de leur succès

Les ventes de terminaux classiques ont connu une croissance de 6% d'une année sur l'autre et de 14% par rapport au deuxième trimestre. Dans le segment des smartphones, IDC observe un recul de 2% par rapport à 2008 mais une amélioration de 2% par rapport au trimestre précédent.

Seuls RIM et Apple ont profité d'une croissance de leurs ventes, les autres acteurs affichant une tendance à la baisse. Malgré tout, Nokia reste le leader du marché européen avec 35,3% de part de marché, suivi de plus en plus près par Samsung qui contrôle désormais 30,5%, au point que les analystes d'IDC voient une possible confrontation pour le leadership en Europe de l'Ouest à court terme.

Par ailleurs, et pour la première fois, LG Electronics est passé devant Sony Ericsson dans ce secteur géographique, confirmant l'excellente santé de sa branche mobile quand le nippo-suédois continue de se battre pour enrayer la chute de ses ventes.

Si les résultats du marché mobile d'Europe occidentale sont encourageantes, la position de la plate-forme Android reste ambigue. Sa part de marché a faiblement progressé par rapport au trimestre précédent, passant de 4,2% à 5,4%.

IDC note que les opérateurs référencent de plus en plus de modèles mais que la plate-forme mobile n'est pas encore vraiment plébiscitée par les consommateurs. Si la marque Google est bien connue, l"intérêt d'Android semble être encore mal compris, ou mal défini et le petit nombre de terminaux disponibles au troisième trimestre n'a pas aidé à sa reconnaissance.


Pas encore de vraie percée d'Android
Le dernier trimestre de l'année, riche en terminaux Android devrait aider à modifier cette perception. En attendant, Research in Motion a connu une forte percée européenne, Blackberry OS passant de 13% l'an dernier à 16%, tandis que Windows Mobile a continué de perdre des parts de marché. L'arrivée de Windows Mobile 6.5 au mois d'octobre et les lancements de terminaux qui l'ont accompagnés changeront-ils la donne pour l'OS de Microsoft pour le dernier trimestre ? les analystes d' IDC le pensent.

Symbian conserve la première place du marché européen au troisième trimestre mais perd beaucoup de terrain d'un trimestre sur l'autre. de 59% au deuxième trimestre 2009, la plate-forme ne possède plus que 48% de part de marché trois mois plus tard. Il faut dire que les lancements de terminaux se font rares et que les yeux se tournent vers les autres plates-formes ou vers Maemo, l'autre OS mobile soutenu par Nokia, même s'il n'est actuellement représenté que par le Nokia N900 pour les smartphones.

Enfin, Apple, en abandonnant progressivement la politique du distributeur / opérateur unique par pays, profite d'une présence accrue, passant de 16% de part de marché au deuxième trimestre à 24% au troisième.